AUJOURD'HUI : S'INTERROGER
Mythes, mensonges, duperies...et réalité !
Désormais ce dossier est devenu un site web complet !
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https://omaha6juin1944.blogspot.com/

Malheureusement l'histoire d'Omaha est entourée de quelques mythes, mensonges et duperies. Nous essayons de rétablir la vérité avec objectivité mais surtout avec la volonté de respecter l'histoire (celle des Historiens) et la mémoire.
Voici les thémes évoqués:
1-Attention aux témoignages !
2L'invention de la première maison libérée où l'on revisite l'histoire !
3-Des paras-commandos dans la nuit du 6 juin ? et en plus une plaque souvenir...
4-Les faux Gi's : français ! et américains...
5-Les "Bedford boys"
-6Où est la 352° DI allemande?
7-Les pertes américaines : 2000 ou 4700 hommes ?
8-Le port artificiel Mulberry A... détruit par la tempête... qui ne sert plus !
9-Où se situe l'emplacement du WN 67 à SLM ?
10-Le monument "Les braves" va-t-il rester sur la plage?
11-
Robert Capa et ses clichés d'Omaha Beach au cœur d'une polémique
12-la MISSION "DRIVER ASCAIN", une mission supputée !
13 -La présence de soldats amérindiens et noirs
-Compléments et liens
Préambule
“le rôle de l’historien n’est pas seulement de distinguer la mémoire de l’histoire, de séparer le vrai du faux, mais de faire de cette mémoire un objet d’histoire, de s’interroger sur l’usage du faux comme du vrai et sur le sens que les acteurs veulent ainsi donner au passé et leur passé (…) La proximité de nécessité ou de sympathie, aussi forte soit-elle, ne peut en aucune façon servir à confondre les terrains et à escamoter les distances. Il ne s’agit pas de légitimer ce qui est maintenant, mais de pouvoir témoigner de ce qui a été, et de la façon dont cela était. Conservateur de mémoire, l’historien se trouve chargé de préserver ce qu’il doit par ailleurs décaper et démythifier. Il est et doit être, tout à la fois, un sauve-mémoire et un trouble-mémoire…“
(Pierre Laborie, « Historiens sous haute surveillance », 1994, Esprit, n° 198, 48)
1-ATTENTION AUX TEMOIGNAGES !
Un témoignage, le plus touchant ou le plus terrible soit-il, n’est que le reflet d’une mémoire composite, d’une « vérité individuelle » au regard de la « vérité historique », scientifiquement vérifiée, portée par l’historien de métier, formé à l'université. L'on sait que la fiabilté de la mémoire varie grandement d'un individu à l'autre, d'autant que les déclarations faites après des dizaines d'années sont obligatoirement incomplètes voire erronnées ; l'écoulement du temps altère la mémoire et ne fait ressortir que quelques scènes isolées. N'oublions pas qu' un individu, qu' un soldat, qu'un témoin n'est qu'un minuscule point au coeur d'évènements tragiques.
De là, la nécessité d'être prudent et de croiser documents
et témoignages. Dans son ouvrage consacré à Omaha (plus de 500 témognages), l'historien J Balkoski a
observé 3 règles pour rapporter des témoignages : l'anecdote doit de situer dans le temps et l'espace ; cela doit confirmer des détails majeurs du récit et, donc, en cas de contradiction, le témoignage est systématiquement écarté ; l'essentiel des témoignages est recueilli au plus tôt après le 6 juin 44. Ainsi des évènements historiques deviennent d'une crédibilité incontournable.
Ce n'est pas toujours le cas.
Or, dans le passé de nombreux témoignages ambigus n'ont jamais été éclaircis (ex: largage de paras à Saint Laurent) et, aujourd'hui, on peut trouver de (longs) témoignages de personnes qui étaient de très jeunes enfants le 6 juin... Alors : prudence !
2-L'INVENTION DE LA PREMIERE MAISON LIBEREE où l'on revisite l'histoire !
A Saint Laurent sur Mer, une maison (en fait un gîte à louer) prétend être la "Première maison libérée au matin du 6 Juin à Omaha-Beach, Saint Laurent sur Mer".
Comment peut-on prétendre cela ? Il est strictement IMPOSSIBLE de pouvoir affirmer que telle maison ou telle personne a été le premier à rencontrer des Gi's le matin du 6 juin, tant la la confusion et le chaos régnaient partout dans le village. Des Gi's, il y en avait un peu partout en même temps ! chacun a vu le sien avant l'autre... Aucun témoignage (qu'il faut de toute évidence croiser) de qui que ce soit ne peut rien prouver. De plus, on essaie de tromper davantage en indiquant d'abord "Omaha Beach" puis Saint Laurent !
De plus, on y refait l'histoire et l'on vous promet de "découvrir des faits inédits", "des faits inconnus", un "témoignage unique", "une opération spéciale franco-américaine" : "Venez passer une semaine dans notre gite ou découvrir des faits inconnus, dans un cadre chaleureux, des faits inédits du débarquement grâce à une histoire racontée dans un lieu historique, la première maison libérée, la Maison de la libération. Ce lieu historique datant de 200 ans est la première maison libérée au matin du 6 Juin 1944. Dans une partie de la fermette se trouve le gîte meublé remis au goût du jour. A votre demande, son histoire vous sera racontée avec un témoignage unique et des faits peu connus, liés à une opération spéciale franco-américaine." indique la publicité du site web.
Cette première maison libérée est une pure affabulation, alors que dire des prétendues révélations historiques ! Est-ce utile d'aller si bas pour se faire de la publicité et attirer les gogos ?
Affligeant et ridicule, d'autant que...voir ci-dessous la plaque souvenir
3- DES PARAS COMMANDOS DANS LA NUIT DU 6 JUIN ? et en plus une plaque souvenir...
Quelques témoins affirment l'existence d'un commando de paras ayant intervenu à Omaha dans la nuit du 5 au 6 juin 1944:
E Scelles témoigne : (Ferme du Prieuré à Saint laurent)
"et y'avait déjà des parachutistes qui avaient du venir car les fils téléphoniques allemands qu'il y ' avait sous terre étaient coupés, j'en suis formel ! Y ' avait une tranchée qui était faite sur 40 cm et ça avait été coupé derrière la ferme : le gros cable et le petit cable étaient coupés. Y'avait eu des infiltrations d'américains ? Peut -être quelques uns de parachutés auprès de la rivière l'Aure, je crois, je ne sais pas ."
A André précise: "Derrière la ferme de la famille André de St Laurent sept parachutistes, arrivés dans les 23H30 ont déjà discrètement tué les 11 allemands qui dormaient dans la ferme, ils pourront ainsi mener à bien leur mission : "empêcher toute avance de renfort allemand sur le plateau".
Albert André témoigne dans le livre de Laurent Lefèvre « Ils étaient à Omaha » . Cela est également évoqué par G Bernage dans son livre sur Omaha qui parle d'un commando de 12 paras US qui aurait sauté dans la nuit du 5 juin à 0h sur St Laurent avec pour mission d’entraver tout renfort allemand et neutraliser à la matraque et au couteau des occupants de la ferme André.
Laurent Mari dans « Omaha la sanglante » parle de ces opérations et cite plusieurs témoignages. Des paras sont également signalés du côté de Colleville par Monsieur Féron lui-même témoin et qui cite également l’abbé Prempain de St Laurent, autre témoin.
Tous ces témoignages semblent ambigus et, de toute façon, n'ont jamais été corroborés par les américains.
Dans tous les cas, il faut préciser qu' AUCUN PLAN ou OBJECTIF DE LA 101ST AIRBORNE n'indique une quelconque mission de paras sur Omaha. Il ne pourrait s'agir que de quelques parachutistes américains malheureusement égarés comme il y en a eu beaucoup dans le Cotentin et quelques rares dans l'ouest du Calvados..
De là à réaliser une plaque souvenir comme il a été fait à Saint Laurent à la (pseudo et inventée) "Maison de la Libération", pour quelques paras perdus, il ne faut pas exagérer et demeurer sérieux !
d'ailleurs la plaque, qui comportait un texte d'origine inexact et trompeur, a été modifiée par la suite...
4- LE FAUX GI'S
FRANCAIS
Un français Jacques Olivreau proclame depuis quelques années qu 'i'l a débarqué à Omaha le 6 juin 1944, toutefois sans JAMAIS donner de précisions et détails. Mais la presse s'en empare : (cliquer pour agrandir)
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mais pendant l'été 2014, la vérité apparait enfin et Olivreau l'imposteur est démasqué !
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=> Pour rappel, un seul et unique français, Bernard Dargols, a bel et bien débarqué à Omaha : nous lui avons consacré un dossier et un ouvrage raconte son parcours exceptionnel.
AMERICAINS
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Eugene Cook, le vétéran mythomane démasqué par un historien américain !
Mort en 1994, le vétéran américain Gene Cook passa une bonne partie de sa vie à se faire passer pour un parachutiste de la 101e Airborne américaine ayant participé à la libération de la Normandie. Une histoire fausse selon l'historien américain Brian Siddall.
Il avait pris l’habitude de revenir en Normandie raconter son Débarquement héroïque en juin 1944. Sur Youtube, des vidéos témoignent de la ferveur avec laquelle il revivait cet épisode terrible de la Seconde Guerre Mondiale. Pourtant, l’histoire du vétéran américain Eugene A Cook Jr. n’était justement que cela. Une histoire.
L’homonymie était presque parfaite
Selon l’historien américain Brian Siddall, qui a longuement enquêté sur le sujet, c’est à un presque homonyme, Eugene N Cook, qu’Eugene A Cook Jr. avait emprunté le récit de ses exploits. N Cook (le vrai donc) est bien le nom d’un parachutiste américain, appartenant à la 506e Division d’infanterie parachutiste de la 101e Airborne. Une division qui a notoirement pris part à la libération de la Normandie en juin 1944.
A Cook Jr. (l’imposteur) a semble-t-il rejoint les rangs de l’armée le 14 février 1944, dans l’Ohio, comme l’explique Brian Siddall sur son blog. Premier fait marquant pour l’historien, le nom de A Cook Jr. ne figure pas sur les registres d’enrôlement de cette unité au printemps 1944. Engagé tardivement dans l’armée américaine, A Cook Jr, n’aurait vraisemblablement pas pu mener à bien un entraînement de parachutiste, recevoir un ordre de mission pour rejoindre l’Europe et participer au Débarquement de Normandie en si peu de temps. Le vrai Cook avait lui rejoint les rangs des combattants près de trois ans et demi avant de débarquer en Normandie.
Il semblerait que A Cook Jr. ait bien rejoint l’Europe, mais en 1945, en Allemagne. Pendant plusieurs années, Eugene A Cook Jr. est venu raconter son histoire aux petits Normands, particulièrement dans la Manche, à Ravenoville, une petite localité proche d’Utah Beach. Le 28 février 2014, Eugene A Cook Jr. est décédé des suites d’un cancer. Il aura réussi à emporter son lourd secret dans sa tombe. Il ne s’attendait certainement pas à ce que celui-ci soit exhumé, trois ans après son décès.
Un cas qui n’est pas unique
En révélant au grand public l’affaire Eugene Cook, l’historien Brian Siddall n’en est pas à son coup d’essai. En 2009, il avait déjà fait éclater la vérité sur le cas de Howard Manoian. Ce vétéran américain affirmait lui aussi avoir sauté en parachute sur la Normandie au printemps 1944. Or si Howard Manoian a bel et bien combattu en Europe lors de la Seconde Guerre Mondiale, il n’a vraisemblablement jamais appartenu à l’Airborne. Comme Eugene A Cook Jr. il a pourtant témoigné en Normandie à de très nombreuses reprises et raconté une histoire qui n’était pas la sienne. Plus tôt en 2004, une autre mystification avait été révélée à la Maison de retraite de Creully.
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Morley Piper : "J'ai fait une erreur et celle-ci est inexcusable."
Morley Piper, figure des commémorations normandes sur Omaha Beach, a reconnu en 2018 avoir menti sur sa participation au Jour J. La fin d'une tromperie qui durait depuis près de 25 ans.
Il disait avoir connu la boucherie d'Omaha Beach le 6 juin 1944. C'était faux. Il disait avoir reçu la Bronze Star pour ses faits d'armes. Encore faux. Acculé face à ses mensonges, Morley Piper, 93 ans, a dû avouer : non il ne faisait pas partie de la 29th US Infantry Division, et non, il n'a pas posé pied sur Omaha.
Mais comment en est-il arrivé là ? Retour en 1994 pour celui qui est alors une figure de la New England Newspaper & Press Association. Il y a travaillé pendant 47 ans, lui, le vrai vétéran du 459th Anti-Aircraft Artillery Battalion. Piper souhaite participer aux commémorations du 50ème anniversaire du D-Day et a besoin d'une accréditation. Afin de faciliter les démarches et augmenter ses chances d'obtenir le précieux sésame, il a alors l'idée de dire qu'il était parmi les braves qui avaient débarqué devant Vierville-sur-mer. L'administration ne vérifie pas ses états de service et l'autorise à commémorer en France son Jour J. Cependant, de retour aux Etats-Unis, l'homme continue de se draper dans la mythomanie, enchaînant les conférences et les réunions dans les écoles afin de raconter son débarquement. « J'aurais pu arrêter, mais je ne l'ai pas fait, a-t-il déclaré ces derniers jours, c'est quelque chose qui a échappé à tout contrôle. »
Les années passent et les honneurs continuent d'être rendus au héros Piper. En juin 2014, pour le 70ème anniversaire du Jour J, il prononce un émouvant discours avant de serrer la main du président américain Barack Obama. Arborant àSaint-Laurent-sur-mer le calot frappé de l'insigne Blue & Grey de la division, il lance au journaliste deOuest France : "Bien sûr, toutes ces maisons n'étaient pas là, mais croyez-moi, je reconnais très bien la plage et les collines." Lâchant même le cri de ralliement de la 29th : « Let's go ! »
Néanmoins la vérité rattrape le vétéran. Un informateur contacte son ancien employeur et dévoile la supercherie. Interrogé, Piper reconnaît ses torts et s'excuse le 25 avril 2018 : « Je ne voulais pas faire de mal. J'ai fait une erreur et celle-ci est inexcusable. »
Les précédents Cook, Manoian et Klein
L'affaire de Morley Piper n'est malheureusement pas un cas isolé. Avant lui, d'autres vétérans ont été démasqués. On se souvient d'Eugène A. Cook Jr, faussement membre du 502nd PIR, et révélé par l'historien Brian Sidall. Ce dernier avait déjà confondu Howard Manoian, faux para de la 82nd US Airborne mais vrai combattant en Normandie.
Plus récemment, c'est George Klein, membre de la 5th US Infantry Division prétendant avoir participé au D-Day avec les Rangers, qui a tombé le masque. Un autre mensonge mis au jour l'année dernière par Gary Sterne, Marty Morgan et l'Association D-Day Overlord. On peut effectivement se demander comment des vétérans peuvent pendant des années échafauder de faux faits d'armes, participer à des réunions officielles et recevoir des distinctions sans que leur dossier militaire ne soit vérifié au préalable. Sans néanmoins oublier qu'ils restent des soldats qui ont combattu et risqué leurs vies pour la libération de l'hexagone.
Pour Morley Piper, l'acte de contrition ne fait que commencer après des décennies d'affabulations : « Je suis profondément désolé de devoir vous dire que je suis un de ces vieillards tristes avec des états de services modifiés. C'est une erreur terrible qui n'aurait jamais dû arriver. »
Source https://www.military.com/daily-news/2018/04/26/wwii-vet-who-appeared-obama-admits-d-day-fabrications.html
5- LES "BEDFORD BOYS "
Ce qu''on lit souvent, y compris sur ce site:
Le 6 juin à 6H36, 30 soldats originaires de Bedford débarquent avec la compagnie A du 116 régiment : 19 meurent et 5 sont blessés. Au total, à la fin de la guerre, Bedford a perdu 21 hommes dont 10 seront rapatriés. Désormais un mémorial a été construit (2001)
Onze soldats originaires de la petite ville de Bedford (3200h) sont au cimetière (enterrés ou inscrits) dont 2 frères (Bedford et Raymond Hoback (Bedford G10 tombe 28, Raymond non retrouvé, sauf sa bible).
Le site de l'association "Omaha Beach Bedford "écrit
De cette décision naquit, à l'automne 1998, l'Association OMAHA BEACH / BEDFORD, qui a pour objet de représenter et de faire vivre ce jumelage représentant 12 communes groupées autour de Vierville, Saint Laurent et Colleville, la plage commune à ces trois localités constituant le lieu central du site d'Omaha Beach.
Ce que conteste l'historien A Beevor dans son ouvrage "DDay et la bataille de Normandie":
"Un mythe est né selon lequel la plupart des morts de la Cie A étaient originaires de la ville de Bedford en Virginie. En fait, seuls 6 venaient de cette ville, et le 6 juin, la Cie ne comptait dans ses rangs que 24 hommes de tout le comté de Bedford. (environ 100 hommes sur 215 de la Cie A ont été tués"
6-OU EST LA 352° DI ALLEMANDE : en manoeuvre ?
Le 15 mars 1944, sur l'ordre de Rommel, la 352e DI allemande est poussée vers la mer, afin de renforcer la 716e division d'infanterie allemande déjà en place. Ce mouvement semble passer totalement inaperçu des Alliés. L'information avait pourtant circulé dans le Haut Commandement allié (SHAEF), notamment dans la synthèse hebdomadaire du 21e Groupe d'armées (21st Army group weekly Neptune Intelligence Review) daté du 3 mai 19444.[source Wikipédia]
J Balkoski évoque la découverte de cette 352° division le 4 juin au soir, soit 30 heures avant le débarquement !
Ou était-elle le 6 juin 1944? On a dit/écrit que la 352ème division était en manoeuvre ce jour là. C'est tout à fait inexact. Il y avait bien un "Kriegspiel" d'état-major à Rennes le mardi 6 juin,mais réservé aux généraux de division. De là surement cette inexactitude que l'on peut encore rencontrer.
D'après A Beevor, 3 bataillons étaient présents à Omaha:
la 352e DI allemande, le 6 juin 1944
-Le 914e régiment de grenadiers était positionné, en juin 1944, sur le flanc gauche de la division entre Isigny et Grandcamp7.
Il a été mis à contribution en pleine nuit du 5 au 6 juin, du fait des largages de parachutistes dans le Cotentin6.Il est aussi intervenu sans succès à la pointe du Hoc contre les Rangers.
-Le 915e régiment de grenadiers formait, avec le bataillon de reconnaissance, le Kampfgruppe Meyer, réserve du 84e corps d'armée allemand du général (Generalmajor) Erich Marcks. L'unité avait été mise en alerte dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, afin d'intervenir depuis la région de Bayeux vers Carentan contre les parachutistes américains de la 101e division aéroporté US. Au petit matin, à la nouvelle du débarquement amphibie, le contre-ordre fut donné. Les trois bataillons contre-marchèrent vers Bayeux, leur point de départ, toute la matinée du 6 juin. L'un des bataillons (II/915 IR) fut envoyé vers Omaha Beach(Colleville-sur-Mer) alors que le reste du Kampfgruppe était dirigé au Nord Est de Bayeux pour contre-attaquer la 50e division d'infanterie britannique qui commençait à percer le mince rideau défensif allemand. Malgré l'appui de dix Sturmgeschütz IIIG, la contre attaque allemande, qui percuta les pointes offensives de la 231e brigade d'infanterie anglaises en sortie de plage, fut un échec10. Les Allemands se firent tailler en pièces, le Kampfgruppe Meyer étant anéanti. Le colonel Meyer fut tué, livrant aux Anglais sa carte d'état major renseignée. Conséquence rapide, le PC de la 352e DI, positionné à Littry, subira dès le lendemain, un bombardement aérien.
-À Omaha Beach, les soldats des 916e et 726e régiments de grenadiers occupaient les quinze positions fortifiées appelées Wiederstandnest (Wn 60 à 74).Ils combattirent avec une efficacité redoutable, défendant les falaises surplombant la plage pendant plusieurs heures. Elles causèrent des pertes sérieuses aux Américains, avant d'être finalement débordées autour de midi.
7- LES PERTES AMERICAINES : 2000 ou 4700 hommes ?
les chiffres publiés varient énormément : pertes de 2000 h à 4700 h ! Nous avons réalisé un dossier complet qui présente toutes ses données avec plusieurs tableaux de synthèse.
Il était donc très difficile de pouvoir affirmer avec certitude un chiffre.
La dernière étude sérieuse de l'historien américain J Balkoski publié en 2004 aux USA et en 2014 en France donne des chiffres très précis issus de longs et minutieux travaux de recherche sur Omaha :
Pour lui, les chiffres donnés jusqu'à présent sont très en dessous de la vérité ! Il estime les pertes de 4700 h sur 35000 personnes ayant débarqué soit 13 % (jusqu'à 40 % pour certaines compagnie ex Cie A/116th)
dont 2000 morts ou disparus.
=>
Voir le DOSSIER BILAN
8- LE PORT ARTIFICIEL MULBERRY A ... détruit par la tempête... qui ne sert plus !
"Vu la manière dont les évènements ont tourné, il est probable que nous aurions réussi une invasion victorieuse sans les mulberries et cette conclusion est dans une certaine mesure confirmée par l'expérience américaine du mulberry A." Sir Athur Monckton , rapport du de fin 1944
Lorsque que le port artificiel "Mulberry A" est presque terminé et qu'il fonctionne déjà avec plus de 8000 T par jour survient la terrible tempête des 19/22 juin 1944 qui va détruire le port : une centaine de LC sont perdus, presque tous les pontons sont détruits, la plage n'est qu'un amas de 800 embarcations enchevêtrées et mêlées à diverses épaves (jetées, navires...).27 phénix sur 35 sont détruits.
Ensuite on écrit que le port ne fonctionne plus, au contraire du port anglais d'Arromanches.
Le port sera modifié : la digue est renforcée par 12 blockships supplémentaires (10 américains et 2 anglais seront coulés entre le 7 juillet et le 26 août, soit un total de 26 ) et 26 nouveaux Phoenix destinés à l'origine à la rade Mulberry abandonnée (8 en section A, 5 en section B et 13 en section C) ; pour le reste, ce qui sera récupérable sera transféré à Arromanches.
Contrairement à ce que l'on pense, le port d'Omaha n'est surtout pas abandonné, il reprend du service avec une technique différente mais très efficace: des "causeways" (chaussées flottantes) et un système de "pontons rhinoferry", flottants et se déplaçant, qui permettent le déchargement. Très vite les 7 km de la plage d'Omaha vont devenir le port le plus actif alors que les structures portuaires initiales sont détruites!
Ainsi fin juin :
Fin juin 44 |
Tonnes par jour |
% prévisions |
OMAHA (plage) | 14.200 |
120 % |
UTAH (plage) | 7000 |
124 % |
ARROMANCHES (port) | 3600 |
80 % |
GOLD (plage) |
4500 |
|
JUNO (plage) |
5200 |
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Entre le 6 juin et le 31 Août, 35 à 49% du tonnage britannique transita par Arromanches, mais ce chiffre atteint à peine 12% avant le 19 juin et moins de 20% début Juillet. Alors que sur les plages américaines, 10.000T de matériel sont débarqués chaque jour, dans le port artificiel britannique on en compte seulement ...6000.
Au total, les deux plages américaines ont réussi à débarquer en juin près de 300.000 T et plus de 450.000 Gi's, ce qui demeure en dessous des prévisions (360.000 T et 580.000 Gi's). Seront donc mis en complément d'activités tous les petits ports traditionnels de la côte : Port en Bessin, Isigny et Grandcamp le 23 juin, Carentan et Barfleur le 25 juillet, St Vaast le 9 juillet qui permettront chacun de dépasser les 1000 T par jour. Cherbourg complètement dévasté sera devenu l'équivalent du port artificiel d'Omaha le 20 Août.
Le port va fonctionner durant 6 mois, en demeurant longtemps N°1
Tonnes/jour |
Eté 44 |
|
Omaha | 10.000 T | juin à septembre |
Utah | 5000 T | |
Arromanches | 6765 T | |
Cherbourg | 10.000 T fin Août |
20.000 T en Novembre |
Conclusion :
le Concept original de construction de port articiel est une Erreur : la preuve, le port d'Arromanches a été peu utile, alors qu'il a eu un coût très élevé (fabrication et transport soit un coût de 20 millions de livres et une mobilisation de 20.000 hommes), la nouvelle technique utilisée par les américains s'est révélée autrement plus efficace et moins coûteuse. Une erreur qui ne sera plus jamais faite ! La construction d'un port artificiel est donc une erreur logistique, le seul rôle positif a consisté dans le fait que les alliés n'ont pas débarqué dans un port "classique" là où les allemands les attendaient...Toutefois Arromanches profite des vestiges pour faire venir les touristes et oublie de dire la vérité ! Vraiment dommage.
9- OU SE SITUE LE WN 67 à SLM ?
Un problème se pose sur l'emplacement des 2 Wn du village de Saint Laurent le WN 67 (fusées) et le WN 69 (sortie ouest du village).
La majorité des ouvrages et documents (Mari, Bernage) localisent ces Wn ainsi, tels qu'ils sont d'ailleurs présentés sur ce site
Certains auteurs d'ouvrages consacrés exclusivement à Omaha ne situent pas au mêmes endroits ces WN, en particulier le WN67 qui est situé selon les auteurs
-
sur le littoral (au pied du WN 66) (Atlantikwall)
- sur la falaise entre le Wn66 et le WN65 (Keusgen)
-
près de l'église de SLM (Balkoski)
- sur le plateau au milieu de la valleuse de Saint laurent
(Prime)
L' avis 'Y Cordelle (voir son site)
Le WN 66 était placé immédiatement à l'est de la descente des Moulins à St-Laurent.
Il était apparemment en pleine construction et les positions d'artillerie en service le 6 juin étaient très limitées: un canon PAK de 50 mm en bordure de mer, une postion de tir individuel double orientée vers le sud et l'ouest en haut de la bordure est du vallon, et peut-être un tobrouck pour mortier sur le plateau.
Par contre au moins 4 bunkers étaient en pleine construction.
Le WN 67 est indiqué sur une carte Allemande immédiatement à l'est du WN66. Mais aucune vraie fortifications allemande ne se trouvaitsemble-t-il à cet emplacement, sinon une surface abondamment terrassée, qui ressemble à un WN factice, destiné à servir de leurre. Peut-être le WN 67 est-il donc une fausse installation. Par la suite, on a pu interpréter la position des lance-fusées Nebelwehrfer comme étant le WN67. C'est possible, mais peu vraisemblable, car l'emplacement du WN67 indiqué sur les cartes allemandes ne correspond pas à celui des lance-fusées, qui n'ont d'ailleurs été mis en place qu'en mai 44.
Le WN 69 est repéré sur une carte Allemande dans la partie ouest du bourg de St-Laurent.
Effectivement se trouvait dans cette zone la Kommandantur de Saint-Laurent et le PC de la compagnie 10/726 et probablement celui de la compagnie 5/916 arrivée récemment.
Un poste de DCA (mitrailleuse) était installé sur le toit d'une maison au nord de la route.
La route vers Vierville était fermée la nuit par un barrage constitué de 2 portes belges mobiles (éléments C).
En avril et mai 1944, une unité de lance fusées incendiaires de 320mm dits Nebelwehrfer (100ème Abteilung) s'est installée au sud de la route.
Des cables téléphoniques enterrés ont été repérés facilement par avion dès leur mise en place. Ils reliaient les WN des Moulins et du Ruquet au PC et à un central téléphonique situé dans un abri à Louvières.
Que conclure ?
La localisation du WN 69 semble bien précisée et assurée. Faut-il y inclure ou non les lance-fusées ou le mettre à part dans un WN67 ? Là est la vraie question. Par contre, il y beaucoup d'ambiguité pour l'emplacement et la nature exacte du WN 67, Y Cordelle pense : "le WN 67 est une position défensive factice voisine du WN 66, au nord du bourg de St-Laurent et en bordure de falaise."
=> Probablement, les WN 67et 69 ne font qu'un, nommé WN 69, et le WN 67 n' aurait pas existé ?
10- LE MONUMENT "LES BRAVES" VA T-IL RESTER SUR LA PLAGE ?
De 2004 à 2010, les services de l'Etat et la commune de Saint Laurent sur Mer se sont confrontés pour la pérennisation des Braves implantés sur le sable de la plage ( domaine public maritime). Les médias ont largement fait écho à cette polémique qui trouva, en 2010, un épilogue heureux.
Lire notre dossier
En 2010, après une enquête publique favorable, le préfet du Calvados autorise le maintien des Braves sur le domaine public maritime pour une durée d'au moins 9 ans (AOT renouvelable).
Les Braves restent donc sur la plage de Saint Laurent : ils sont devenus l'emblême d'Omaha Beach que l'on vient voir et photographier !
11-ROBERT CAPA et ses clichés d'Omaha Beach au cœur d'une polémique
Capa est mondialement connu, pour avoir bravé la mort à maintes reprises sur des zones de conflit, et surtout pour avoir immortalisé le Débarquement, le 6 juin 1944 à Omaha Beach. Soixante et onze années plus tard, Robert Capa, ou plutôt sa mémoire, se voient perturbés par une vive polémique : il aurait eu très peur, faisant une « crise de nerfs » lors du D-DAY.
Un ancien journaliste du New York Times, A.D. Coleman (ancien critique photo du New York Times et historien), s’efforce depuis plus d’un an à démystifier le célèbre photographe de guerre… et veut faire entendre sa vérité en faisant descendre le légendaire photographe de guerre de son piédestal, qu'il accuse d’avoir menti sur ses célèbres clichés du D-DAY. Ces révélations agacent dans le milieu du photojournalisme, qui a fait du cofondateur de l'agence Magnum une icône.
L’acharnement d’un ancien critique du New York Times
L'enquête a été initiée et amorcée par l’intuition de J.Ross Baughman, photojournaliste ayant reçu le prix Pulitzer à l’âge de 23 ans et familier des contraintes de l’argentique. Coleman a ensuite enquêté en fin limier, publiant avec une régularité qui a tenu ses lecteurs en haleine toutes les pièces du dossier, depuis les analyses d’images jusqu’aux comptes-rendus d’expériences techniques, en passant par les avis d’experts et les échanges souvent musclés avec les protagonistes de l’affaire. L’enquête a été saluée par l’un des syndicats de journalistes les plus influents aux Etats-Unis, puisque le Sigma Delta Chi Awards de l’excellence journalistique lui a été décerné en 2014.
La version officielle pointée du doigt
Deux versions des faits s’opposent alors sur le déroulement de ce 6 juin 1944
-la version officielle de Robert Capa.
Aux côtés des soldats de la compagnie E, le photographe débarque sur la plage de Omaha Beach et fixe à jamais ce débarquement historique à travers son objectif. Au bout d’1h30, Capa quitte soudainement les lieux, pris d’une soudaine panique, « Tout à coup, j’ai compris que je m’enfuyais », tel qu’il le conte lui-même dans son autobiographie. Juste un peu flou, comme le rapporte Télérama. Il envoie alors ses quatre pellicules -106 photos — au bureau londonien du magazine Life, alors dirigé par John Morris, qui confie le développement à un jeune laborantin de 15 ans. Mais dans la précipitation, le jeune homme commet l’irréparable et fait fondre l’émulsion de la pellicule. Un seul rouleau est sauf, celui des onze clichés qui nous restent aujourd’hui.
-La version de A.D. Coleman
Mas cette version ne plait pas à A.D. Coleman et ses confrères. Selon eux, Robert Capa n’aurait jamais pris ces 106 photos du D-DAY, pour la simple et bonne raison que le photojournaliste aurait été victime d’une « crise de nerfs » à Omaha Beach et aurait décampé au bout de 30 minutes seulement. La gaffe du laborantin ne serait que pure invention, sortie tout droit du cerveau de John Harris pour protéger l’image de son magazine et la réputation de Capa. C’est pour cela qu’aujourd’hui, après une enquête certes fournie et minutieuse, qu’A.D. Coleman accuse Robert Capa, John Morris, Life, l’agence Magnum (cofondée par le photojournaliste en 1947), l’International Center of Photography de New York et bien d’autres, d’avoir monté un complot afin de mystifier Capa et d’en tirer profit
-Les fameux négatifs
le photographe Rob McElroy démontre que si les négatifs avaient été détériorés parce que le laborantin trop pressé a augmenté la température de la sécheuse avant de refermer la porte, faisant fondre l’émulsion sur la pellicule, l’ensemble des quatre pellicules aurait été abîmé de manière uniforme. Coleman a d’ailleurs découvert avec surprise la semaine dernière qu’un certain Jim Hughes avait fait part de son incrédulité dès 1986, dans la revue Popular Photography.
De la même manière, une vidéo du Time publiée en mai 2014 montrait un décalage de conservation irréaliste entre les «Magnificent Eleven», presque intactes, et le reste des négatifs complètement blancs. Suite à l’intervention de McElroy, qui s’étonnait d’apercevoir enfin ces négatifs alors que Morris avait mille fois fait part de ses regrets de les avoir jetés en 1944, et surtout,accusé d'avoir créé un faux document, le Time a modifié sa vidéo pour y ajouter la mention «Photographie d’illustration».
Reste que ce qui a été considéré pendant plusieurs mois comme une vaste théorie du complot semble aujourd'hui faire consensus. Notamment depuis que Morris, l'éditeur photo de Life, le plus sévèrement attaqué par l’enquête, a changé de discours à 98 ans en annonçant sur la chaîne CNN en novembre 2014 qu’il se pourrait bien qu’aucune des photographies de Capa n’ait été perdue en juin 1944.Voir les photos du dossier Capa
Que reste-t-il alors du mythe Capa ?
Il est bien sûr écorné pour beaucoup.
Coleman a un ton accusatoire, incisif, qui lui a valu d’être accusé de «cracher sur la tombe de Capa» ou de n’avoir aucune compassion pour le vieux Morris à moins que cel ne soit qu'une stratégie médiatique .
Pour le chercheur en histoire visuelle Patrick Peccatte, qui s’est fait le relais de la polémique en France en publiant une synthèse de l’enquête sur son carnet de recherchesDéjà Vu, «il a été difficile d’admettre l’histoire somme toute assez navrante qui se dessine maintenant». Il explique à Libération que «le mythe en a pris un coup, même si cela ne fait pas de Capa un moins bon photographe». «cette affaire ne dit rien de nouveau sur le Débarquement, l’authenticité et la véracité des photographies n’ont jamais été remises en cause».
Pour d’autres, il est hors de question de toucher à la légende Capa. Jean-François Leroy, directeur du festival de photojournalisme Visa pour l’Image, affirme que «Capa reste Capa et restera Capa jusqu’à la fin du monde».Contacté par Libération, il ne cache pas son animosité envers Coleman et sa«monumentale aigreur» : «Capa y était, il a laissé onze photos éblouissantes, pour moi le reste n’est que littérature».
La querelle de chapelle ne semble pas vouée à s’apaiser, d’autant que les deux parties aiment à citer les mêmes mots de Capa, extraits de son autobiographie Juste un peu flou, pour montrer qu’il n’a jamais caché sa peur : «C’était une peur nouvelle, qui secouait mon corps de la tête aux pieds et déformait mon visage […] J’ai tenu mes appareils au-dessus de ma tête, et soudain j’ai su que je m’enfuyais. Je me suis dit, "Je vais juste aller me sécher les mains sur ce bateau"».
La légende d’Omaha Beach n’était qu’un des multiples rouages du «business Capa». De cette fable il faut sans doute retenir que le photojournalisme repose sur des mythes dont Capa n’est qu’un exemple. «Cela n’a rien à voir avec Capa, ni avec Morris ni quiconque personnellement. Il s’agit de certains comportements professionnels», rappelle Coleman à Libération. 70 ans après les faits, il est peut-être temps que les biographes fassent desMagnificent Eleven une nouvelle histoire, celle des seuls instantanés d’Omaha Beach que le grand Capa a pu prendre.
Au fond, la vraie polémique ne porte pas tant sur le fait de savoir combien de minutes Capa est resté au front, s’il a sur-exposé trois pellicules ou a endommagé un rouleau avec de l’eau de mer. Certes, il n’est peut-être pas le reporter de guerre infaillible que l’on a pu décrire, mais il n’en est que plus humain. Dans la seule archive radio où l’on peut entendre le photographe, datant de 1947 et retrouvée en 2013, Capa disait d’ailleurs d’un ton désinvolte : «Il y a tellement d’inventions qui m’entourent que je préfère laisser l’impression qu’elles sont toutes vraies».
Un enquêteur susceptible
Acharné, A.D. Coleman ne supporte pas les avis opposés. Sur Twitter, l’ex critique photo distribue les bons et mauvais points aux journalistes ayant écrit sur le sujet. Libération s’en sort haut la main (« juste », « bien documenté »), le Figaro est toléré (« un avis contrasté »). Quant au Monde (« une nouvelle attaque ») etTélérama… A.D. Coleman a pris en grippe le magazine culturel, ne supportant pas les quelques doutes émis quant à cette hypothèse complotiste. L’homme est allé jusqu’à envoyer une lettre à la directrice de la rédaction deTélérama, pour dénoncer l’égarement de l’auteure de l’article. Une missive bien entendu publiée sur son blog.
Un historien et ancien critique quelque peu susceptible donc.
Mais au final, l’important ne réside-t-il pas dans le fait que Robert Capa se trouvait à Omaha Beach ce jour-là, et qu’il est l’un des seuls à avoir immortalisé ce moment historique ?
Sources : Dossier Capa réalisé par la synthèse d'articles parus dans Télérama et Libération
12- LA MISSION "DRIVER ASCAIN",UNE MISSION SUPPUTEE
Dans le cadre du plan nommé SUSSEX / PROUST, une opération de parachutage aurait été réalisée via la mission Driver / Ascain à Saint laurent sur Mer dans la nuit du 5 au 6 juin 1944
Cette mission est "supputée" car les sources "historiques" sont absentes, seulement quelques témoignages incomplets permettent d'essayer de la reconstituer.
Il faut prendre les précautions d'usage et relativiser tant que les historiens n'auront pas travaillé, affiné, croisé les sources et, surtout, confirmé ces données, d'autant que
-ces témoignages d'habitants, aujourd'hui décédés, ont eu diverses interprétations fantaisistes dans le passé.
-Aucun témoignage personnel des agents participants, probablement liés par un engagement commun de ne rien divulguer, engagement tenu jusqu'à leur décès (?)
-Absence dans les archives publiées, de toutes indications sur les objectifs précis de l'action et de tout compte-rendu d'exécution.
LIRE LE DOSSIER
13. LA PRESENCE D'AMERINDIENS et NOIRS a OMAHA
Le musée Mémorial d'Omaha Beach crée par Par Monsieur Tréfeu a été le premier musée a exposé des mannequins de reconstitution ayant la peau noire, ce qui, régulièrement, questionne les visiteurs qui, souvent, ne comprennent pas cette présence !
Ce n'est pas une erreur mais bien le reflet d'une réalité méconnue : amérindiens et nois étaient présents le Jour J à Omaha beach.
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LES AMERINDIENS à OMAHA
Des milliers d'Amérindiens (Native Americans) ont servi dans les forces américaines pendant la Seconde guerre mondiale, sur tous les théâtres d'opération et donc dans la bataille de Normandie et, en particulier, à Omaha.
« Il y a des troupes indiennes depuis la période dite coloniale. Mais servir dans l’armée américaine c’est encore autre chose », analyse Thomas Grillot. Des troupes d’éclaireurs indiens sont testées à la fin du XIXème siècle, mais il s’agit d’un échec. « Il y a un changement à partir de la Première Guerre mondiale, où les Amérindiens sont intégrés dans des régiments blancs, dans toutes les armes possibles. » Le même phénomène a lieu lors de la Seconde Guerre mondiale, où environ 25 000 (?) Amérindiens prennent part aux combats. A la différence des Afro-Américains, ils ne servent pas dans des régiments spécifiques.
A noter des chiffres divergents car les Amérindiens n'étaient pas répertoriés en tant que tels dans les registres militaires, le chiffre de 25.000 précisé par les historiens est parfois remplacé par "45.000" chiffre indiqué par le brigadier général américain Robert Cooley ou par Denis Van Den Brink « Plus de 44 000 Amérindiens étaient sur les plages du Débarquement pour libérer la France le 6 juin 44, évoque Denis Van Den Brink, un spécialiste de la Seconde guerre mondiale qui habite à Rouen. Cela représente 10 % de la population indienne et un tiers de la tranche d’âge des 18-50 ans. »"( passionné pour l’Histoire de la seconde guerre mondiale. Il collabore avec les magazines 39-45, Normandie 1944 et Uniformes et traduit les ouvrages historiques pour le compte des éditions Heimdal ; trois ouvrages sont parus, « Vanguard of the Crusade » et "Breakout at Normandy" de Mark Bando, et Normandie Album Memorial de George Bernage. Deux autres sont en préparation pour 2014, "Avenging Eagles" de mark Bando, et "The star of Africa" de Colin D. Heaton et Anne-Marie Lewis .
Les amérindiens furent nombreux à se présenter dans les centres de recrutement dès l’attaque de Pearl Harbor. Ils ont été présents dans toutes les branches des forces armées des États-Unis d’Amérique. Cette présence reflète, à la fois, leur volonté d'assimilation en s’insérant dans la nation américaine pour affirmer leur intégration, alors qu'ils souffrent de ségrégation et racisme et n'ont pas le droit de vote et, probablement aussi, leur ancestrale tradition guerrière...
Des combattants valeureux
« Au printemps 1945, ils étaient 21 767 Indiens dans l’US Army dont 1 910 dans la Navy, 121 dans les Coast Guards et 723 dans les Marines, rappelle Denis Van Den Brink, historien. Ils s’y sont distingués et reçurent nombre de médailles. »
On enregistrait à la fin de la guerre, 71 récipiendaires indiens de l’Air Medal, 51 Silver Stars, 47 Bronze Stars, 34 Distinguished Flying Cross, et deux Congressional Medal of Honor : le lieutenant Ernest Childers (Creek) et le lieutenant Jack Montgomery (Cherokee).
L’armée parachutiste, toute nouvelle au sein de l’US Army, incorpora un nombre conséquent de Native Americans. Ils allaient sur tous les théâtres d’opérations, prouver leur valeur combattante. « Mais l’influence de la mystique amérindienne a aussi largement touché la légende émergente de l’US Airborne. Dès ses premiers mois d’existence, la première unité parachutiste américaine, le 501e Parachute Infantry Battalion, sous l’impulsion de chefs aussi visionnaires qu’imprégnés de culture amérindienne, allait s’inspirer des légendes et symboles de la nation indienne pour construire son identité d’unité combattante d’élite, explique Denis Van Den Brink. Ainsi, son blason imaginé par la Major WP Yarborough, représentait un homme volant de la tribu Ojibway.
Les plus connus : Les «code talkers»
Parmi eux certains étaient utilisés comme "code talkers", c'est-à-dire agents de transmissions utilisant leur langue pour que les Allemands -ou les Japonais dans la guerre du Pacifique-, ne puissent les comprendre.
En effet, pour pouvoir communiquer sans être compris par l’ennemi, le cryptage des communications radios est essentiel. Il a été confié aux Amérindiens car les langues indiennes étant quasiment inconnues en dehors des tribus, notamment celles des Navajos et, en Normandie, des Comanches, il était « possible pour eux de communiquer secrètement, quelques mots suffisaient pour se faire comprendre.
Les « code talkers » sont apparus pour la première fois durant la Première Guerre mondiale, en octobre 1918, dans un unique régiment. Il s’agit d’une simple expérimentation : « il n’y a pas de tentative de systématisation », déclare Thomas Grillot, chargé de recherches au CNRS, et auteur d’"Après la Grande Guerre, Comment les Amérindiens des Etats-Unis sont devenus des patriotes". Le projet refait surface en 1942, sous l’impulsion de Philip Johnston, fils d’un missionnaire ayant vécu avec les Indiens navajos et parlant lui-même leur langue. Environ 400 Navajos servent ainsi dans les communications radios des Marines américains, principalement sur le front Pacifique. En Europe, ce sont notamment des Comanches qui servent de « code talkers », en nombre moins important.
17 étaient présents à à Utah.
Dix-sept Comanches venus de l’Oklahoma sont sélectionnés en 1941 par l'armée. 70 ans après les persécutions de l'US Army contre leur peuple, ces indiens suivent pendant trois ans une formation pour s'adapter et sécuriser les transmissions de l'infanterie. Trois ans pour résoudre un problème, les indiens n'ayant pas l'habitude d'user de termes militaires dans leur langue. Les recrues créent leur code à Fort Benning. « Nous avons compilé 100 mots de notre vocabulaire en des termes militaires pendant la formation », déclara Charles Chibitty en 1999. Ainsi dans leurs communications, le char est par exemple symbolisé par le mot tortue, et l'avion devient un oiseau. Devenus en 1944 les Code Talkers, ils assurent un rôle primordial pour la réussite du Débarquement allié dans le Cotentin. Deux Comanches sont affectés à chacun des régiments de la 4th Infantry Division. Ils transmettent des messages codés à partir de la ligne de front jusqu'au siège de la division, où d'autres Comanches transcrivent les billets. Leur premier message pour l'état-major est celui-ci : « Tsaaku nunnuwee », ce qui une fois traduit donne « Nous avons bien débarqué. » Pendant le conflit certains Code Talkers furent blessés, mais tous survécurent à la guerre. Quant au code, il ne fut jamais cassé malgré les efforts d'Hitler, que les amérindiens appelaient l’homme blanc fou.
En 1989, le gouvernement français honora les Code Talkers Comanches en les faisant Chevaliers de l'Ordre National du Mérite. Puis en 2013, les Etats-Unis octroyèrent à leurs 17 vétérans la médaille d'or du Congrès, la plus haute distinction civile. Cette récompense fut à titre posthume, le dernier survivant de l'équipe, Charles Chibitty, étant décédé en 2005. Trois ans avant de disparaitre, ce dernier eut ces mots : "C'est étrange, mais enfant, on m'avait interdit de parler ma langue maternelle à l'école. Plus tard, mon pays me l'a demandé. Ma langue a aidé à gagner la guerre, j'en suis très fier."
Les 17 Code Talkers Comanches de la seconde guerre mondiale : Cpl. Charles Chibitty |
Il ne semble pas que des "code trakers" soient présent sur Omaha ce qui peut paraître surprenant.
Les soldats amérindiens à Omaha Beach, l'exemple de Norman Shay
L’anthropologue néerlandais Harald E. L. Prins, chercheur à l’université du Kansas et spécialiste des peuples natifs d’Amérique, estime que 175 soldats amérindiens ont débarqué sur les plages de Normandie le 6 juin 1944. Des anthropologues de la Kansas state University de New York, ont réussi à identifier 55 soldats amérindiens ayant débarqué à Omaha le 6 juin 1944 ,d'après MP Legrand (OF du 3/06/07). Le décompte exact est impossible car les Amérindiens n'étaient pas répertoriés en tant que tels dans les registres militaires
Un membre de la tribu des Pentagouets originaire du Maine, Charles Norman Shay, né dans la tribu des Penobscot (tribu amérindienne de l’État du Maine, sur la côte Est des États-Unis) , a débarqué avec la première vague d’assaut. A dix-neuf ans, il était infirmier dans la compagnie F de la première division d’infanterie américaine, la fameuse « Big Red One ». Chargé de panser ses camarades blessés, il a été décoré de la Silver Star pour sa bravoure et son dévouement. « Je ne sais pas combien de blessés j’ai pu sauver ce jour-là », témoigne le vétéran. « Ce n’est pas important. ». Il a eu la chance de sortir intact de la Seconde Guerre mondiale, qui l’a mené jusqu’en Allemagne, ensuite il a participé à la Guerre de Corée. La seconde partie de sa vie, il l’a écrite en Autriche, comme militaire de l’armée US, puis au sein du Haut-commissariat à l’énergie atomique et enfin aux Nations unies.A 92 ans, il est, en 2017, le dernier soldat amérindien survivant du D-Day.
Le 5 juin 2017 Charles Norman Shay était à Saint-Laurent-sur-Mer (Omaha Beach) pour inaugurer le premier monument français dédié aux soldats amérindiens qui ont participé au Débarquement. Sculptée par le neveu de Charles Norman Shay dans le granit d’une carrière de la Manche, la stèle représente une tortue.
Un animal sacré, la tortue représente la terre, la sagesse et la longévité dans la mythologie indienne. « C’est aussi le nom que de nombreux peuples indiens utilisent pour désigner notre continent », précise le vétéran américain. « C’est l’emblème brodé dans le dos de mon gilet en peau de cerf. »
Source essentielle : http://www.plagesdu6juin1944.com/blog/les-codes-talkers-d-utah-beach.html et Presse locale
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LES SOLDATS NOIRS A OMAHA
Avec la visite prévue le 6 juin de Barack Obama, à l'occasion du 65e anniversaire du Débarquement, les regards se sont tournés vers des acteurs jusque-là ignorés du jour J : les soldats noirs. Ils sont 143 à reposer au-dessus de la plage d'Omaha. 1700 libérateurs noirs étaient sur les plages de Normandie le 6 juin. Ils furent plusieurs dizaines de milliers les jours suivant à oeuvrer dans les services d'intendance, et bientôt dans les unités combattantes, leur loyauté à l'Amérique ayant été vérifiée au feu.
De la ségrégation raciale
Avant d'avoir la mémoire sélective, le ministère de la guerre outre-Atlantique perpétua la ségrégation raciale, bien après l'abolition de l'esclavage en 1865. Déjà dans le civil, les employeurs réservaient aux travailleurs noirs les tâches les plus pénibles et les moins rémunérées. Ce traitement se reporta dans les troupes militaires de l'Oncle Sam. Ainsi, les noirs étaient séparés des blancs : régiments et mess étaient distincts, mêmes les poches de sang n'échappaient pas à la règle. Pourtant, le 3 septembre 1940, leSelective Service Act était censé mettre fin à cette politique dégradante, sans succès. Les soldats de couleur recevaient une piètre instruction et une nourriture moins bonne que leurs camarades à la peau plus claire. Commandés par des blancs, ils étaient cantonnés en majorité à des fonctions logistiques (ravitaillement, manutention, cuisine ou transport). Néanmoins certains pouvaient tout de même servir dans des troupes de combats comme le génie, l'artillerie ou la DCA.
Sergent Waverly Woodson
Dans le "centre d'interprétation" qui jouxte le cimetière militaire, vaste lieu ouvert en 2007, leur présence est évoquée. Un panneau vante l'héroïsme du sergent Waverly Woodson, responsable de la pharmacie du 320e bataillon de barrage antiaérien, qui soigna durant cinq jours les blessés sur la plage d'Omaha, avec un éclat de mortier dans la jambe.
William Dabney du 320e bataillon
À l’aube du 6 juin 1944, William Dabney se trouve dans une barge de débarquement. À 6h30 du matin, la plage d’Omaha Beach en Normandie se dessine devant ses yeux. Ce jeune homme de 19 ans, originaire de Virginie, s’apprête à vivre le moment le plus intense de sa vie. Avec ses camarades, il saute de l'embarcation et foule le sol de France sous une pluie de balles et d’obus. "Les Marines étaient déjà passés. Le sable était couvert de cadavres", raconte à FRANCE 24 le vieil homme, depuis son domicile de Roanoke (Virginie), aux États-Unis. "Je faisais partie du 320e bataillon de ballons de barrage anti-aérien. J’avais un ballon attaché à moi lorsque je suis arrivé sur la plage, mais il a été détruit pendant les bombardements".
Dans l’enfer du "D-Day", le soldat américain arrive à survivre tant bien que mal. Il s’empare d’une pelle et creuse un trou dans lequel il reste terré pendant de très longues heures : "Je suis resté sur la plage pendant environ trois ou quatre jours, en attendant l’arrivée de nouveau matériel. Je ne faisais pas partie de l’infanterie ou des Marines, je n’étais pas en train de me battre. J’étais là pour protéger les troupes avec les ballons". William Dabney faisait partie d’une unité spéciale, équipée de ballons en caoutchouc gonflés à l’hydrogène et rattachés à un treuil par des câbles d’acier. Ce système permettait d’éloigner les avions ennemis, en cas de contact un détonateur déclenchait une explosion.
Ce 320e bataillon de ballons de barrage anti-aérien avait également la particularité d’être entièrement constitué de soldats noirs. Alors qu’à l’époque, les militaires de couleur étaient relégués à des tâches subalternes et à l’écart des régiments de blancs, le 6 juin, seul ce bataillon afro-américain a débarqué à Omaha et Utah Beach. Mais pendant des décennies, leur participation héroïque est tombée dans l’oubli. Sur les plaques commémoratives, dans les livres d’histoire ou dans les films, il n'est fait aucune mention de leur présence lors de ce jour si crucial.
320E RÉGIMENT DE BALLONS DE BARRAGE ANTIAÉRIEN
Il faudra attendre 2009 pour que William Dabney et ses compagnons obtiennent enfin l'hommage mérité. Le vétéran de Virginie, l’un des derniers survivants de son bataillon, s'est vu décorer de la Légion d’honneur par le président Nicolas Sarkozy accompagné de son homologue américain Barack Obama. "J’étais vraiment reconnaissant que les Français apprécient le fait que je me sois battu pour eux. (…) Quand je suis venu en France pour recevoir ma médaille, ils ont joué des hymnes et j’ai dû rester immobile en faisant le salut. J’ai cru que mon bras allait tomber parce que j’avais plus de 80 ans et maintenant j’en ai 90 !", souligne William Dabney avec humour.
Cette manifestation tardive n’aurait jamais eu lieu sans la détermination d’Alice Mills, maître de conférences de l’Université de Caen. Spécialiste de la littérature afro-américaine, elle a été surprise de "l’invisibilité" des troupes noires américaines débarquées en Normandie. Seuls quelques ouvrages font allusion à ces soldats en les associant à des histoires de viols ou de pillages lors des jours troubles de la Libération de la France. "La thèse de nos historiens me paraissait en décalage avec les souvenirs de nombreux Normands avec lesquels je m’étais entretenue de façon informelle", explique-t-elle à FRANCE 24. "Ils affirmaient avoir cohabité plusieurs mois sans problème avec des soldats noirs, et les enfants de l’arrière-pays semblaient avoir régulièrement voyagé dans leurs Jeeps. La population était plus terrorisée par les Géorgiens de l’armée allemande, réputés pour leur cruauté. Alors que pour les soldats noirs, ils étaient contents qu’ils soient là".
Dans son livre rempli de témoignages "Soldats noirs américains, Normandie 1944", Alice Mills montre également que ces hommes ont joué un rôle très important dans l’opération Overlord. Dans le cadre de ses recherches effectuées pendant une année à l’Université d’Harvard, elle a ainsi retrouvé un message adressé le 26 juillet 1944 par le général Eisenhower au 320e bataillon de ballons de barrage anti-aérien : "Votre bataillon a débarqué en France le 6 juin sous le feu de l’artillerie, des canons et des fusils. Le bataillon, en dépit de ses pertes, a accompli sa mission avec courage et détermination, prouvant son importance dans l’équipe de défense aérienne".
Une difficile reconversion
Malgré cet hommage du chef suprême des forces alliées en Europe, le retour à la vie active ne fut pas des plus faciles pour les soldats du bataillon noir. Dans une Amérique où la discrimination sévissait encore, leurs exploits n'eurent pas d'écho. William Dabney, enrôlé dès l’âge de 17 ans, n’a pas pu suivre la carrière souhaitée. Après avoir continué la guerre en Belgique puis aux Pays-Bas et enfin aux Philippines, il a entamé des études après sa démobilisation. "Il est allé au Saint Paul's College, un institut technique, et à Lawrenceville, en Virginie, où il a obtenu un diplôme universitaire d’ingénieur électrique. Mais à l'issue de ses études, il est victime de la ségrégation sur le marché du travail. Il n’y avait pas de poste d’ingénieur ouvert pour des candidats noirs. Il a été obligé de suivre une formation de carreleur", raconte son fils Vinnie Dabney.
L’ancien soldat ne préfère toutefois pas s’attarder sur ces questions. "Quand je suis revenu en France, des jeunes m’ont demandé ce que cela faisait de venir ici libérer l’Europe alors que nous n’étions pas libres nous-mêmes en tant que Noirs. J’ai dû leur expliquer que nous n’étions pas exactement dans la même position que les Français durant la guerre", estime William Dabney. "J’ai grandi dans une ferme en Virginie, bien sûr que nous étions des métayers, mais nous jouions aussi tous ensemble, Blancs et Noirs. Je ne pensais pas vraiment à la ségrégation à l’époque". À 90 ans, le vétéran du Débarquement se focalise sur le devoir de mémoire : "Je ne pense pas que je viendrai en France en juin, mais nous avons notre propre mémorial du 'D-Day' ici et je vais y aller avec quelques vétérans de la Seconde Guerre mondiale. Et puis je n’aime pas trop voler !"
Durant la Bataille de Normandie, les soldats afro-américains œuvrèrent sur les ports flottants d'Utah et d'Omaha Beach, ou édifièrent des hôpitaux et des aérodromes. Les GI's les croisèrent sur le Red Ball Express, lorsqu'au volant de leurs camions ils constituaient le vital maillon du ravitaillement en carburant et en munitions vers les premières lignes. Sans oublier le 761st Tank Battalion, les Black Panthers, qui débarqua sur Omaha le 10 octobre 1944 et ferrailla dans la 3rd Army du Général Patton. Durant la Seconde Guerre Mondiale, 909 000 soldats noirs ont combattu dans les rangs de l'armée américaine. Il faudra attendre 1948 pour que celle-ci mette fin à la ségrégation raciale dans ses rangs.
Sources :
http://www.plagesdu6juin1944.com/blog/6/
article de France24 du 05/06/2009 : La France rend honneur au rôle des Afro-Américains
article France 24 du 04/06/2014 : "D-Day" : les soldats noirs tombés dans l'oubli
article du Monde du 06/06/2009 : Les soldats noirs des Etats-Unis, héros oubliés du 6 juin 1944
Dictionnaire du Débarquement, sous la direction de Claude Quétel, éd. Ouest France
COMPLEMENTS
-Autres mythes (ailleurs qu'Omaha)
- Howard Manoianan' n'a pas sauté le 6 juin 1944 sur Sainte-Mère-Église avec la 82e Airborne ! Lire PDF
- John Steele, le Gi's suspendu de Sainte Mère Lire PDF
-Quelques liens
=> ATTENTION: ces liens ne sont donnés qu' àtitre indicatif et informatif. Cela ne signifie pas que l'auteur de ce site approuve tout le contenu de ces articles: ils demeurent avant tout un élément complémentaire de réflexion autour des mythes liés au débarquement.
Synthèses des documents ci-dessous en PDF
- Le débarquement du 6 juin 1944 du mythe d’aujourd’hui à la réalité historique [Annie Lacroix-Riz] ou ici
- La face cachée du Débarquement en Normandie
- Débarquement : Honneur aux soldats américains morts pour la France et pour l’Europe !
- Le 6 juin 1944 et ses vérités
- Le Débarquement, une invasion !?
- L’histoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer « le débarquement des anglo-saxons »