MISSION "DRIVER ASCAIN", une mission supputée !

Dans le cadre du plan nommé SUSSEX / PROUST, une opération de parachutage avec la présence d'un commando allié dans le village de St-Laurent-sur-Mer, dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, aurait été réalisée via la mission Driver / Ascain.

Avant d'essayer de tenter de reconstituer cette mission (dont les sources historiques sont totalement absentes, seulement quelques témoignages superficiels et incomplets), il faut bien comprendre ce qu'était le "Plan Sussex" pour lequel nous disposons d'informations fiables

1-Une mission dans le cadre du Plan Sussex

Le Plan Sussex ?

Le Plan Sussex est une opération ultra-secrète américano-franco-britannique, 1943-1944 d'infiltration d'envergure sur le territoire français, alors sous occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale, mise au point en mars 1943 par l'état-major du général Eisenhower (SHAEF).

En 1943, les grands réseaux de renseignement accusent des pertes importantes du fait des coups portés par la Gestapo et l'Abwehr. En raison des infiltrations et trahisons possibles, l'état-major du général Eisenhower (SHAEF) demande au général de Gaulle de lui détacher une centaine de Français hautement sélectionnés. Eux seuls seraient en mesure de se fondre au sein de la population et de pouvoir renseigner l'EM interallié sur les mouvements de troupes ennemies juste en arrière du front. Ainsi, le plan Sussex est né et il a largement contribué à la réussite de l'opération Overlord, nom de code du débarquement en Normandie. Affectées aux missions de renseignement, les équipes Sussex sont composées d'un binôme d'officiers français (1 observateur et 1 radio). Parachutée en tenue civile, chaque équipe doit se fondre dans l'anonymat et rechercher tout type de renseignements sur l'avance (ou la retraite) des Allemands et les points stratégiques (stockage armes, carburant, ponts utilisés par les allemands, etc). 2 équipes de Pathfinders (éclaireurs) et 52 équipes Sussex sont parachutées de février à septembre 1944. Parmi elles, deux femmes, Jeannette Guyot et Evelyne Clopet. Les équipes Sussex ont perdu 10 agents tués en mission dont Evelyne Clopet et Jacques Voyer, fait Compagnon de la Libération à titre posthume.

Origine

Depuis le déclenchement de l'opération Barbarossa le 22 juin 1941, l'URSS et leur chef Joseph Staline se battent seul face à la puissante Wehrmacht sur le front de l'Est. Lors de la conférence de Téhéran, les alliés concluent de la nécessité d'ouvrir un nouveau front à l'Ouest. Dans l'optique d'un débarquement en France, les alliés imaginent en mars 1943 le Plan Sussex, afin d'installer dans les régions au nord de la Loire des binômes d'officiers observateur et radio, positionnés en des lieux stratégiques, en les parachutant dans les zones qui leur seront attribuées.

Recrutement et formation

Afin d'accomplir cette mission, 120 volontaires hautement choisis, exclusivement français, sont soumis à un entraînement intensif durant de longs mois et formés à la technique du renseignement militaire par les services britanniques (Intelligence Service) et américains (OSS).

La formation était très complète et comprenait :

-Une activité physique très soutenue, encadrée par des sous officiers des commandos britanniques et des Marines de l'armée américaine.
- Des cours de boxe.
- Des cours de close combat tous les matins en cas d'agressions, mais surtout dans le but d'apprendre à tuer en toute discrétion et sans armes, en brisant les vertèbres cervicales.
- Des cours de connaissances du matériel ennemi.
- Des cours de pilotage de camions, de cars et de motos en plus des voitures.
- Des cours de sabotage, avec manipulation d'explosifs et de grenades.
- Des cours de typographie et d'orientation.
- Des cours de cryptage et de décryptage des messages, surtout pour les opérateurs radio.
- Des cours radios.
-Une formation de parachutiste d'une semaine dans la célèbre école britannique des troupes aéroportées de Ringway, prêt de Manchester1.

Missions

Ces agents, envoyés en tenue civile, durent se fondre dans la masse. Ils eurent pour objectifs de renseigner les alliés pendant et après le débarquement sur l'ordre de bataille et les mouvements de troupes de l’armée Allemande, en particulier de ses divisions « Panzer », ainsi que sur ses dépôts d'armes, de carburant et ses installations de missiles V1 et V2. Grâce aux informations transmises, les alliés ont pu prendre les bonnes décisions et intervenir efficacement, notamment en attaquant des convois et en positionnant leurs troupes et matériels à des endroits tactiques.

De février à septembre 1944, 2 équipes d'éclaireurs et 52 équipes Sussex ont été parachutées en zone occupée2. Le travail des agents spéciaux fut difficile, en raison d'une Gestapo qui n'a cessé de s'aguerrir, mais les informations qu'ils ont transmis ont été déterminantes pour la réussite de l'opération Neptune (débarquement de Normandie) et, plus généralement, de l'opération Overlord (bataille de Normandie).

Plan Proust

Ce plan, pensé en janvier 1944 pour compléter le Plan Sussex déjà opérationnel, a servi d'importante réserve d'agents pour des missions qui ne pouvaient être réalisées par des volontaires de Sussex, l'OSS ayant souhaité réunir au sein d'une même opération le surplus d'agents Sussex et les volontaires du BCRA d’Afrique du Nord.

Les premières recrues étant donc majoritairement issues de Sussex, cela aura pour conséquence d'instaurer une mauvaise ambiance, des hommes dissipés et un moral très bas. Proust connaît donc des difficultés pour ses débuts, le fait que des hommes se perdent entre Alger et Londres, et les moyens colossaux mis à la disposition du Plan Sussex ne sont pas étrangers au frein de son essor. Mais les choses s'améliorent après l'obtention du brevet de parachutiste lors de leur passage à Ringway.

Les agents spéciaux Proust, envoyés en France après le débarquement, réaliseront le même genre de mission que les agents Sussex. Les derniers volontaires à l'entraînement en Angleterre fin août 1944, entrent majoritairement à la DGER. Les autres accompagnent les 3e et 7e armée US pour les aider dans leurs opérations ou bien rejoignent l'OSS de Paris3.

Musée

La Collection Sussex, dédiée à tous les hommes et les femmes qui ont participé aux opérations du Plan Sussex, est visible au musée MM Park France [archive], situé à La Wantzenau près de Strasbourg4. Il a ouvert ses portes le 1er mars 2017 et abrite la collection de Éric Kauffmann, l'une des plus importantes d'Europe concernant des véhicules et uniformes de la Seconde Guerre mondiale5.

Biographie

Il existe deux ouvrages sur le sujet, les deux étant de Dominique Soulier, fils de Georges Soulier qui fut parachuté à Nantes le 2 juin 1944 lors de la mission Sussex « VIS ». Envoyé en France juste avant le débarquement du 6 juin 1944, il était chargé de transmettre à Londres, depuis Blois, des renseignements sur les mouvements de l'armée allemande en bord de Loire6.

Dominique Soulier, Le Plan Sussex : Opération ultra-secrète tripartite américano-franco-britannique, 1943-1944, Éditions Ronald Hirlé, 11 mai 2009, 175 p., (ISBN 978-2914729772)7.

Dominique Soulier, Le Plan Sussex, guerre secrète en France occupée, Histoire et Collections, 26 novembre 2013, 134 p., (ISBN 978-2-35250-311-8).

2-Un commando allié dans le village de St-Laurent-sur-Mer,
la nuit du 5 au 6 juin 1944
: des élèments parcellaires liés à de rares témoignages et non confirmés par les archives

tentative de reconstitution...

Cette action a été occultée pendant de nombreuses années. Ce n'est que récemment que la confrontation de diverses sources d'informations a permis de réunir quelques données cohérentes (Source Y Cordelle).
Mais de nombreux éléments essentiels manquent, notamment :
- Aucun témoignage personnel des participants, probablement liés par un engagement commun de ne rien divulguer, engagement tenu jusqu'à leur décès, 
- Absence dans les archives publiées, de toutes indications sur les objectifs précis de l'action et de tout compte-rendu d'exécution.

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document dont la source est inconnue (site et annotations d' Y Cordelle ?)

Témoignage de Edmond Scelles

16 ans en 1944, qui habitait avec ses parents la ferme du Prieuré, à côté de l'église de St-Laurent sur Mer. Il a raconté dans un très long interview ses journées des 6 et 7 juin 1944:

".....Mais par contre à 05h00, le 6 juin, la canonnade a commencé. Mais, on ne savait pas que c'était le débarquement. Comme il y avait eu un coup de main en 42, on s'est dit que c'était peut-être un coup de main qu'ils faisaient en bas. On ne savait pas. Ca canardait en bas de la falaise, tout le long.
"Là, on s'est levé car çà canardait tellement fort. Mes parents voulaient voir. 
"Vers 07h00, on est parti voir à l'étable les vaches pour les traire. Il y avait déjà eu des parachutistes américains: les fils du téléphone allemand qui passaient sous terre étaient coupés, je suis formel, je l'ai vu. Il y avait une petite tranchée qui avait été faite, et puis ils étaient coupés. Le câble était gros, il y avait un petit câble et un gros câble. Ils étaient coupés. Donc, il y avait eu une infiltration d'Américains. Je suppose dans la nuit, ou sur le matin, je ne peux pas dire. Moi, je m'en suis aperçu quand il était 7 heures. Ensuite, on est rentré à la ferme, çà canardait toujours en bas, il n'y avait rien dans l'intérieur. Les Allemands, on les voyait pas car ils étaient planqués.
"Il y avait un Allemand qui était resté, car il gardait la ferme, je lui ai dit: " qu'est ce que c'est? " Il m'a dit " non, les grandes manœuvres, les Tommies, les Tommies! " Par le jardin, on voyait très bien la mer, j'ai été voir avec lui. Après, j'ai appelé ma mère, c'est là qu'on a vu qu'il y avait tous ces bateaux sur la mer.
"Il n'y avait plus qu'à attendre."


Témoignage d'Albert André

Un autre témoignage bien connu lui aussi dans le village, est celui d'Albert André, adolescent, qui habitait une maison du bourg, à environ 300 mètres sur la route conduisant vers Colleville et Port-en-Bessin.
Il a raconté comment il a vu en pleine nuit du 5 au 6 juin, plusieurs hommes armés, placés en embuscade, tuer silencieusement à l'arme blanche, les quelques soldats allemands qui logeaient chez lui et qui sortaient de la maison un par un, équipés et armés.

Remarque: Le 6 juin 44, vers 1 ou 2h du matin, le PC de la 352ème division allemande (au Molay-Littry), ayant appris les premiers parachutage au sud de Carentan et au delà de Caen, a fait mettre en alerte générale toutes ses unités réparties entre Grandcamp et Arromanches. En particulier toutes les unités côtières ont reçu l'ordre de rejoindre immédiatement leurs postes de combat. Cette procédure était bien connue des troupes allemandes par les alertes précédentes et les exercices pratiqués fréquemment.

Autres témoignages

Gaston Dupont, aurait lui aussi rencontré quelques hommes inconnus et armés au milieu de la nuit et leur aurait servi un café.
L'abbé Prempain, curé de la paroisse de St-Laurent à l'époque, a fait l'objrt d'un entrefilet dans une publication locale, que je cite car elle est précise, ce prêtre était digne de foi et son récit a été divulgué peu après la guerre.

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Depuis 43, les allemands ont pris des mesures radicales spécifiques à la région: vallées de l'Aure inondée, accès à la plage interdit aux civils. Ils détruisent pendant l'hiver 43 la plupart des villas sur la plage pour améliorer les angles de tir, ainsi à Vierville il n'en reste plus

Archives (avec des données très imprécises sur les dates et lieux !)

 La recherche dans les archives des USA (OSS) et du BCRA français a fait apparaître une liste assez complète des opérations menées en France occupée en 1944, pour la préparation du Débarquement, par les services secrets américains (OSS - Office of Strategic Service - et son bureau londonien), avec la collaboration du service français BCRA (Bureau Central de Recherche et d'Action) à Londres).
Ainsi dans le cadre de ce plan nommé SUSSEX / PROUST, une opération de parachutage a été réalisée: la mission Driver / Ascain, sommairement décrite dans les dossiers:

Organisation: PROUST / OSS

Lieu: DZ (Dropping Zone ou zone de largage de parachutistes) : Entre Grandcamp et Saint-Laurent-sur-Mer.
Date: non précisée en Juin 1944, quelques dates citées avec des incertitudes: 12 ou 19 ou 20 juin 1944

Remarque: entre le 12 et le 20 juin, toute la zone entre Grandcamp et St-Laurent était déjà entièrement entre les mains des Américains qui avaient dépassé Trévières et Isigny. Les dates indiquées, qui ne sont pas crédibles pour la mission ASCAIN, pourraient alors correspondre aux debriefing des agents parachutés, après leur retour à Londres.

Participants:
12 agents français parachutés, tous officiers ou sous-officiers détachés auprès de l'OSS/G2 de la 1ère Armée US, dont les noms suivent:

Capitaine Roger GUATTARY, alias Basco (Fr)
François BONAFOS, alias François Contet (Fr)
Louis CHEVALLIER, alias Louis Tournier (Fr)
Yves DUREMEYER, alias Dargeles (Fr)
Arthur LAURENT, alias Dupin (Fr)
Jean MASSON, alias Jean Moutier (Fr)
Norbert MEYER, alias Norbert Martin (Fr)
Fernand NOCETTI, alias Henri Bauge (Fr)
Yves POLLET, alias Georges Pocquet (Fr)
Albert POUPART, alias Viallat (Fr)
Henri STUBER, alias Aicard (Fr)
X, alias A. Beaupin (Fr)

Les 6 agents américains de l'OSS, organisateurs de la mission à Londres étaient les suivants:

Major R. LAMBERT
Major Liman Jr KIRKPATRICK
Lieutenant Harry R. RUSSEL
Lieutenant John MOWINCKEL
Sergeant JW ROBICHAUD
Sergeant WERTHEIMER


Aucun ordre d'opération, ni objectif détaillé, ni compte-rendu n'étaient joints aux documents publiés.

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Ce document évoque Pollet Yves, allias Georges Pocquet, qui a participé à la mission "ascain driver" avec R Guattary, mais dans tous les ouvrages et témoignages, personne n'évoque ni ne décrit cette mission à Saint Laurent sur Mer (SOURCE) ce qui semble aujourd'hui, étonnant.

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Lire cet extrait de presse PDF évoquant la présence de Jean Masson
(source)


Du rôle de la résistance ? des supputations...

- Le rôle d'un groupe de résistants français présent sur place à Saint-Laurent sur Mer le 6 juin 1944 n'a été révélé que récemment. 
Après la mort des derniers participants français du commando, qui avaient gardé le silence, certaines familles ont révélé ce qu'elles savaient, au moins partiellement, notamment la réalité de ce parachutage nocturne à St-Laurent dans la nuit précédent le débarquement sur Omaha Beach

Un parachutage précis dans la nuit ne pouvait se faire sans une équipe de réception locale capable de baliser une DZ ou dropping zone (zone de largage des parachutistes) à choisir dans un secteur isolé des positions allemandes et proche de l'objectif.

C'est un groupe de résistance existant sur place qui a fourni cette assistance. Ils faisaient partie du Réseau "Alliance", fondé dès 1940 par le Commandant Loustanau-Lacau. Une de ses zones d'action dans l'Ouest (le secteur "Ferme") était confiée à Jean Roger dit "Sainteny". (Sainteny qui avait des attaches à Aignerville et à Vierville où il était propriétaire d'une villa à la mer).

Le secteur du Bessin était sous la responsabilité de M. Couliboeuf (dit "Bison noir"), instituteur à Formigny, et disposait d'un opérateur radio Rodriguez (dit "Pie"), d'une boite aux lettres à Bayeux et de plusieurs groupes de recherches de renseignements, dont un entre Trévières et le plage de Vierville/St-Laurent . 
Il s'agissait du groupe de Désiré Lemière, Robert Boulard, Charles Olard (tous trois postiers), Lucien Olard (garagiste à Vierville), Albert Anne (forgeron à Asnières), et quelques autres. Cette équipe observait et transmettait des renseignements, profitant des facilités de circulation des postiers qui pouvaient discuter avec les habitants sans attirer l'attention.

Le réseau Alliance, comme la plupart des réseaux de résistance a été durement touché par la répression. Malgré toutes les précautions, il était difficile d'éviter des infiltrations par des agents français travaillant pour le compte des Allemands. Quant aux radios, ils étaient facilement repérés par radiogoniométrie, ce qui les obligeaient à se déplacer constamment et à des cadences très rapides.
Plusieurs agents de ce groupe ont été arrêtés par les Allemands du contre-espionnage le 5 mai 1944 (la plupart ont été fusillés par les allemands à la prison de Caen le matin du 6 juin 1944), mais début juin le groupe était toujours capable d'assurer, vers minuit le soir du 5 juin, la réception du commando de parachutistes sur une DZ située au sud de la vallée du Ruquet. (voir photos aériennes)

La trace de leur passage a été marquée par l'embuscade à l'arme blanche vue par Albert André près de sa maison. Des hommes en armes ont été vus par un autre habitant de St-Laurent, Gaston Dupont. Enfin à 7h du matin, Edmond Scelles a remarqué que le câble téléphonique allemand enterré près de sa maison "Le Prieuré" avait été sectionné dans la nuit, mais sans savoir par qui.
Un des objectifs de la mission Ascain était probablement de sectionner ce câble qui reliait les WN fortifiés 64 et 65 défendant la plage du Ruquet, au WN 69, Kommandantur de St-Laurent et PC de toutes les unités (2 compagnies d'infanterie et un groupe de lance-fusées Nebel Werfer) défendant la zone de St-Laurent / Les Moulins (WN 66, 67, 68).
Ce câble était bien visible en blanc sur les photos aériennes des avions Alliés, depuis qu'il avait été enterré quelques mois auparavant, l'herbe n'ayant pas encore repoussé. Les renseignements locaux du réseau Alliance avaient probablement montré la facilité de repérer et sectionner cet important câble lorsqu'il franchissait le ravin profond entre l'église et la ferme du Prieuré. Cela a probablement incité l'OSS à tenter cette mission de harcèlement pour désorganiser la défense allemande. 
Le commando avaient ainsi agi en pleine nuit, à 1,5 km de la plage où à l'aube allaient débarquer des milliers de soldats américains. Ces soldats étaient encore, à ce moment du milieu de la nuit, à bord de leurs transports de troupes qui venaient d'arriver et mouillaient leurs ancres tranquillement à 10 milles nautiques de la côte.
Il est plausible de croire que cette action réussie a pu faciliter, dans la matinée du 6 juin, la neutralisation des WN du Ruquet, puis le débarquement au même endroit vers midi des 2 régiments de renforts américains. Ces débarquement se sont faits sans opposition significative des batteries allemandes camouflées dans les haies de l'intérieur, batteries dirigées par des artilleurs observateurs placés sur la côte, dans chaque WN important, et reliés par fils téléphoniques enterrés. 
Remarque : une autre mission de ce genre semble bien avoir été menée à Vierville au même moment, avec des soldats américains habillés en uniformes allemands, mission restée aussi secrète que celle de St-Laurent. A ce jour, ni les acteurs américains, ni leurs familles, n'ont brisé le secret, nous avons seulement quelques témoignages de civils français, incertains, parcellaires et difficiles à relier entre eux.

CONCLUSION:

Un dossier (source essentielle d'Y Cordelle) à relativiser tant que les historiens n'auront pas travaillé, affiné, croisé les sources et, surtout, confirmé ces données, d'autant que :

- les rares témoignages d'habitants, aujourd'hui décédés, ont eu diverses interprétations fantaisistes dans le passé.
- aucun témoignage personnel des agents participants n'existe, ce qui est troublant.
- absence dans les archives publiées, de toute indication sur les objectifs précis de l'action et de tout compte-rendu d'exécution.

D'ailleurs ce document PDF "Tentative de reconstitution de l’historique des in(ex)filtrations d’agents en France de 1940 à 1945#" n'évoque pas cette opération. (Site : http://www.plan-sussex-1944.net)