FORCES ALLEMANDES: Unités et forces allemandes dans le secteur d'Omaha

Les unités allemandes qui défendent le secteur d'Omaha ont un effectif de 2 000 hommes. Elles appartiennent à deux divisions d'infanterie : la 352 e à l'ouest et la 716e  à l'est.

1-La 352e Divison allemande

La La 352e Divison allemande, commandée par le général Kraiss (PC à St Lô), a commencé à prendre position en mars 944. La présence sur la côte de cette division a été une surprise le 6 juin, les Alliés la croyant toujours à St-Lô. Son mouvement datait du mois de mai et avait  été décelé tardivement.  
Cette division est organisée autour de noyaux de vétérans du front de l'est. Elle comprend trois régiments de grenadiers (914, 915 et 916) ayant chacun 2 bataillons à 4 compagnies, 1 régiment d'artillerie et des unités d'appui.

  • Le 914 est à l'ouest du Bessin entre Isigny et Carentan (PC à Neuilly-la-Forêt)

    Il interviendra vers Carentan et la Pointe du Hoc

  • Le 915, commandé par le colonel Meyer, est en réserve "mobile"au sud de Bayeux.

    L'unité fut mise en alerte dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, afin d'intervenir vers Carentan contre les parachutistes américains de la 101e division aéroporté US. Au matin, à la nouvelle du débarquement amphibie, le contre-ordre fut donné pour retourner vers Bayeux. L'un des bataillons (II/915 IR) fut envoyé vers Omaha Beach (Colleville-sur-Mer., le reste était dirigé au Nord Est de Bayeux pour contre-attaquer les  britanniques qui commençaitent à percer le mince rideau défensif allemand.Ce fut un échec, le colonel Meyer fut tué, livrant aux Anglais sa carte d'état major renseignée. Conséquence rapide, le PC de la 352e DI, positionné à Littry, subira dès le lendemain, un bombardement aérien.

  • Le 916 (colonel Goth, PC à Trévières) est déployé comme suit :

    • bataillon I : à l'est (vers Arromanches) ;

    • bataillon II : entre Saint-Laurent et Colleville. dont le PC était à Formigny, avec 2 compagnies

      • 5ème Cie à St-Laurent
      • 8ème Cie à Colleville

    et 2 compagnies en réserve

    • 6ème à Formigny
    • 7ème à Surrain).
  • Le régiment d'artillerie, parfaitement camouflé à l'arrière, est déployé pour pouvoir couvrir la plage d'Omaha.

    => voir partie 3 pour les détails sur l'Artillerie et les Réserves de la 352°

Le 916e régiment de grenadiers connut son baptême du feu le jour J alors qu'il occupait les WN d'Omaha Beach. Les unités allemandes combattirent avec une efficacité redoutable, défendant les falaises surplombant la plage pendant plusieurs heures.Elles causèrent des pertes sérieuses aux Américains, avant d'être finalement débordées autour de midi9. Le 916e régiment d'infanterie fut appuyé par le IIe bataillon du 915e régiment d'infanterie ainsi que par le bataillon du Génie 352 (352. Pioniere Abteilung) de la division, plus des Marder III du bataillon antichar (Panzerjägerabteilung) dans l'organisation de contre-attaques coûteuses.

Mais devant la pression américaine soutenue par l'aviation et l'artillerie de marine, le régiment du Colonel Goth dut se replier le 7 juin, dans l'incapacité de tenir les positions reconquises la nuit précédente à Colleville. La conséquence de ces échecs fut la capture de Bayeux, intacte, dès le 7 juin 1944 par la 56e brigade d'infanterie Britannique, pratiquement sans combats. La 352. ID enregistra plus de 1 000 pertes le jour du débarquement, soit environ 200 tués, 500 blessés et 500 disparus.

Carte des déplacements de la 352° le 6 juin et jours suivants (source)


2-La 716e Division d'infanterie

La 716e Division d'infanterie est de qualité moindre, division de défense, tout à fait statique. Elle est commandée par le général Richter dont le QG est à Caen (à l'endroit est construit le musée mémorial pour la paix). La division est déployée sur un front de 50 km de littoral, de l'estuaire de l' Orne à la Vire (Grandcamp.) La division est aussi employée au renforcement des défenses côtières à partir de la fin de l'année 1943. Les éléments non-Allemands (des "Volksdeutsch") de cette division étaient nombreux, la plupart d'Europe Orientale (territoires annexés de Pologne, Tchécoslovaquie etc..) et leur moral n'était pas très élevé. Elle se trouve sur la côte normande depuis mars 1942.

Elle comprend deux régiments d'infanterie (726 et 736) à trois bataillons chacun, un régiment d'artillerie et un bataillon de chasseurs de chars.

  • Le 726 est déployé comme suit :

    • bataillon I : (I/726, PC à Maisons) responsable entre Colleville et Port-en-Bessin,

      • 1/726 à Port en Bessin

      • 2/726 à Ste Honorine

      • 3/726 à Colleville (WN63).

    • bataillon II : à Arromanches (Gold Beach)

    • bataillon III : à Vierville (III/726, PC à Jucoville) responsable des défenses côtières de Grandcamp jusqu'à St-Laurent, avec 

      • Cie 9/726 à Englesqueville et La Percée

      • Cie11/726 à Vierville ( WN 70 à 73) 180 h

      • Cie 10/726 à St-Laurent

      • Cie 12/726 à Grancamp et Pointe du Hoc). 

  • Le 736 est à l'est d'Arromanches.

  • Le régiment d'artillerie comprend 24 pièces dont les feux peuvent intervenir sur les 8 km de plage. (IIIe groupe de batteries du 1716e régiment d'artillerie à Grandcamp-Maisy.)

  • renforcée par trois bataillons de volontaires de l'est (Osttruppen)

Elle fut la force principale rencontrée par les Alliés le 6 juin 1944. En effet, dès l'aube du 6 juin, la totalité des régiments de la division sont engagés, avec d'ouest en est :
Omaha Beach : 3 compagnies dans les blockhaus côtiers et 1 en soutien
Gold Beach : 3 compagnies dans les blockhaus côtiers et 4 en réserve de corps d'armée, plus 4 compagnies russes soit 11 compagnies à proximité de Gold Beach
Juno Beach : 3 compagnies dans les blockhaus côtiers et 1 compagnie cycliste en réserve
Sword Beach : 3 compagnies dans les blockhaus côtiers

Totalement dispersée sur le littoral normand, la division allemande n'a jamais été en mesure de menacer les zones de débarquement alliées.Même si une forte résistance a été rencontrée initialement à Omaha Beach, avec le support d'éléments de la 352e division d'infanterie, les contre-attaques allemandes furent toutes brisées par l'aviation et surtout par l'artillerie de marine.


3-L'artillerie

3-1 Le régiment d'artillerie de la 352° division

Le régiment d'artillerie de la 352° division Allemande (Colonel Ocker, PC à Tourteville au NE de Littry), avait 2 de ses bataillons installés pour tirer sur Omaha Beach:

         - Le 1er Abteilung (bataillon) du major Pluskat (PC au château d'Etreham), comprenant 12 obusiers de 105mm, type LeFH18, en 3 batteries  de 4 obusiers, placées à

-Houtteville  (batterie 1/352) 4 pièces 
-Montigny, cote 61 et  à la Cote 29 (batterie 2/352) 2* 2pièces
-Cote 63 entre Formigny et St-Laurent (batterie 3/352) 4 pièces 

         - Le 4ème Abteilung (PC au château des Agneaux), comprenait 12 obusiers de 150mm, type SFH18, en 3 batteries de 4 obusiers placées à Longueville, Deux-Jumeaux et l'Est de La Cambe.

Ces 6 batteries  dispersées dans la campagne représentaient une force de frappe considérable. Elles étaient parfaitement camouflées dans les haies et sont restées non décelées. Elles étaient reliées par des lignes téléphoniques enterrées aux postes d'observation d'artillerie des WN de la côte. Elles se sont repliées dans la nuit du 6 au 7 juin.  Elles ont causé de gros dégâts sur la plage surtout dans la matinée du 6 juin, où elles disposaient encore des liaisons téléphoniques avec leurs observateurs (au WN73 pour Vierville), guidant les tirs sur les navires les plus gros qui abordaient la plage.  Progressivement elles ont dû ralentir leurs tirs, faute de réserves de munitions suffisantes, et ne tiraient plus que sporadiquement en fin de journée sur les descentes et notamment celle de Vierville, mais en aveugle, les observateurs ayant été neutralisés dans leurs postes en milieu de matinée. 


3-2 Les réserves à l'arrière

En arrière d'Omaha Beach, les Allemands n'avaient pas préparé de positions importantes à l'intérieur pour une défense en profondeur. La défense au-delà de la plage dépendait largement de l'emploi des réserves locales en contre-attaque.  

Ces réserves de la 352ème Division étaient composées du détachement antichar, du bataillon de pionniers (le Génie) et surtout du Kampfgruppe Meyer:

  • ANTICHAR : Le  détachement antichar de la 352ème, le PanzerJäger  Abteilung 352 (à Colombières :Mestry), avec:
           - 1 compagnie de 14 ou 15 canons d'assaut chenillés Marder (II) de 75 mm à la ferme Buhours de Bricqueville..
           - 1 compagnie de 10 chasseurs de chars Stud GIIIG armés de canons de 75 mm au château de Colombières
           - 1 compagnie de 9 canons de 37 mm Flak sur des chassis de camions Opel,
    situés trop loin d'Omaha (15 km) les canons ne pourront l'atteindre de leur position (maxide 7,5 km pour un Flak)

  • GENIE : Un petit (500h) bataillon de Pionniers (Génie) (le 352 Pionere Abt.) était à St-Martin de Blagny ; il pouvait aussi s'engager avec l'infanterie.

    Il est intervenu dans la nuit du 6 au 7 juin en contre-attaque, de Louvières vers Vierville.


  • GROUPES MOBILES. La division disposait au SE de Bayeux d'un groupement mobile, dit "Kampfgruppe Meyer", (du nom de son chef le Colonel Meyer) composé des 2 bataillons du Régiment 915 (PC à St Paul du Vernay, le bataillon 1/915 ayant son PC à Juaye-Mondaye, le II/915 ayant son PC à Lantheuil) et du bataillon de Fusillers (PC à La Butte ?) relativement mobile (un bataillon sur des camions français réquisitionnés, l'autre bataillon étant sur bicyclette), 

    Le Groupement Meyer a été dirigé d'abord en fin de nuit vers les faux parachutistes au sud de Carentan, puis dans la matinée, avec les blindés du 352 Panzer Abteilung, il a été partagé entre Omaha Beach et Arromanches où la percée anglaise menaçait beaucoup plus. Ces marches et contre-marches, ralenties par l'activité des avions alliés, l'ont empêché d'intervenir tôt le 6 juin à Omaha Beach.


    Plus loin, trois petits bataillons de la 30ème Brigade Mobile, dont le Q.G. était à Coutances, pouvaient être utilisés pour une contre-attaque. Ces bataillons de trois compagnies chacun, étaient pourvus de moyens de transport permettant un déplacement assez rapide (quelques véhicules et des bicyclettes).

    Les autres réserves mobiles de l'ennemi, y compris la 21ème division blindée, étaient situées dans la région de Caen-Lisieux. Les unités américaines étaient averties d'une contre-attaque blindée possible sur ce flanc à la fin du jour J. Cette contre-attaque a été limitée aux secteurs Est (Britanniques) de la tête de pont.

Les trois divisions allemandes du Cotentin étaient supposées être entièrement occupées par l'attaque des parachutistes et le débarquement à Utah Beach. 

 

3-l'artillerie lourde côtière

l'artillerie lourde côtière était disposée à Longues et à la Pointe du Hoc. 

  • La batterie de Longues (4 x 150mm de marine sous casemate) a été contre battue par la marine (Arkansas, Montcalm et Georges Leygues) et a été réduite au silence rapidement. 

  • La batterie de la pointe du Hoc (6 canons longs Schneider de 155mm dont 2 sous casemate, batterie N°1 du 1260ème Abteilung d'artillerie côtière -PC à Ryes) avait été abondamment bombardée avant le jour J, les 3 canons en état de marche avaient été repliés et camouflés dans des haies au Sud de la position, ils étaient orientés sur Utah Beach, mais ils n'ont jamais fait feu le 6 juin. C'est là qu'ils ont été détruits vers 8h du matin par les Rangers US débarqués à 7h.

  • Les 2 batteries de Maisy (du 1716ème régiment d'artillerie de la 716ème division, soit la 8ème batterie au WN 84 avec 4 obusiers tchéques de 100mm et la 9ème batterie au WN83 avec 4 obusiers français de 155mm) étaient hors de portée d'Omaha Beach. Elles avaient été fortement bombardées dans la nuit du 5 au 6 juin et leurs pièces restant en état de marche ont pu être utilisées contre Utah Beach.



4-La défense antiaérienne des Flak

  • Les Flak : les batteries motorisées (1/Sturm Flak Korps) de la défense antiaérienne, soit 36 canons de 88 mm (portée de 10,6 km, 12 à 20 obus/mn), et de canons de 20mm et 37mm sont dispersés au Nord et au sud de la route RN 13 d'Isigny-Bayeux (Mosles, Longueville et Colombières), capables d'atteindre les villages de la côte, mais non pourvues d'observatoires sur les falaises.

    Le Flak-Korps est composé de 4 régiments (ici le 1/Sturm Flak Korps). Un régiment a 3 groupes de Flak de 3 batteries avec 4 canons de 88mm et 3 batteries de 12 pièces de 20mm ou 37 mm. Au total : 12 pièces de 88mm et 36 pièces légères. Le I/1Sturm Flak Korps est au Sud de la zone inondée, le II/1Sturm Flak Korps est en bordure de la RN 13et de la zone inondée, le III/1 continue vers l'Est.
    Ces pièces, efficaces contre avions et chars, ont joué un rôle efficace le 6 juin en ralentissant l'avance américaine, en particulier à la pointe du Hoc.

5 -L'aviation et la marine allemandes 


On pensait que l'aviation allemande ferait un effort exceptionnel contre les convois alliés et les débarquements. En dépit de ses très lourdes pertes aériennes pendant l'hiver, on croyait la Luftwaffe capable de faire 1.500 sorties le jour J, principalement avec des chasseurs et des chasseurs-bombardiers. En fait, l'activité aérienne allemande a été très limitée sur Vierville, avec seulement un passage sur la plage, en rase-motte, de 2 chasseurs dans la matinée. Dans les semaines qui ont suivi, la Luftwaffe s'est bornée à des attaques nocturnes d'avions qui jetaient des mines en mer (plusieurs navires ont ainsi été détruits) ou des bombes volantes radioguidées (inefficaces car les Alliés connaissaient ces armes et savaient brouiller leurs commandes dès que des avions intrus étaient signalés).

La Kriegsmarine, au vu de l'écrasante force navale alliée, avait peu de chances de succès contre les convois d'assaut. Les seules possibilités se limitaient à quelques raids de harcèlement par les E-boats (vedettes rapides) sur les flancs des convois et à des attaques sous-marines par les U-boats des bases de l'Ouest de la France. La position médiane de la plage d'Omaha l'a protégée de toute activité de ce genre.

Une position de radars de la Luftwaffe et de la Kriegsmarine (position "IMME") était installée à Englesqueville, sur la falaise, à l'emplacement d'un ancien sémaphore de la Marine Française, avec 2 radars WURSBURG, 1 radar SEEKAT et 1 radar FREYA. Ces équipements étaient hors d'usage le 6 juin 1944 a la suite des bombardements des jours précédents.

 

COMPLEMENT

Précisions sur la 352° Division et l'artillerie [par Y Cordelle]

Pour la 352ème division (PC à St-Lô, Général Kraiss), elle disposait de 3 régiments en principe plus aguerris que les deux de la 716ème DI.
C'était vrai mais c'était surtout dû à la présence de noyaux de vétérans du Front de l'Est entourés de jeunes et de ceux que l'ont appelait les "Volkdeutsch", des incorporés des territoires annexés par l'Allemagne (Pologne, Tchéques des Sudétes, Russes d'origine allemande -Allemands "de la Volga", alsaciens, ceux-ci étaient rares car on les envoyait en principe sur le front de l'Est). Commandés par des vrais allemands, leur ardeur au combat était quand même limitée, et quand les Américains arrivaient au contact ils avaient tendance à se rendre facilement en criant "nicht deutsch, ich bin Polsk ou Czect..".). Voir récit de Wegner à ce sujet.

Les 3 régiments de la 352ème étaient à 2 bataillons seulement, ainsi répartis:
-Le 914ème Régiment, à l'ouest, PC à Neuilly-la-Forêt, colonel Heyna
-Le 915ème régiment, au sud de Bayeux, affecté avec le Fusilier Bataillon 352 (correspondant au bataillon de Reconnaissance) à la Réserve du 84ème Corps, commandé par le Colonel Meyer, directement sous les ordres du Général Marck. C'est ce qu'on appelait le Kampfgruppe (=groupe de combat) Meyer.
Le Groupement Meyer a d'abord été dirigé dès 3 heures du matin pour attaquer des para fantômes au sud de Carentan. Puis à 5h50 quand il s'est avéré que les paras n'étaient que des leurres et que des bombardements avaient commencé sur toute la côte, le Groupement Meyer dont la tête était à Cerisy, a été stoppé puis à 7h35, il a été séparé en 2 groupes, le 1/915 et le bataillon de Fusiliers envoyé vers Arromanches et le Bataillon 2/915 envoyé vers Colleville.
-Le 916ème Régiment, colonel Goth, PC à Trévières (bunker près de la maison des de la Heudrie) avec le bataillon II-916 à Formigny (commandé par le Capitaine Grimme), et ses 4 compagnies la 5/916 à Surrain, la 6/916 à St-Laurent (PC = WN69 à côté de la gare), la 7/916 à Formigny, la 8/916 à Colleville (PC = WN63 près du centre bourg, abri dans un talus).Le bataillon I-916 avec les compagnies 1, 2, 3, 4/916 était plus à l'Est, vers Arromanches.

L'artillerie de la Division, appelée 352ème régiment d'artillerie, était composée de 4 bataillons ou "Abteilung".
2 Abteilung étaient disposés pour tirer sur Omaha Beach, les autres étant plus à l'Est.
Il y avait donc le 1er Abteilung du Major Pluskat (PC à Houtteville) avec ses 3 batteries de 4 obusiers de 105 chacunes à Montigny, Formigny et Houtteville.
Et aussi le 4ème Abteilung équippé avec l'artillerie lourde de la Division, 3 batteries de 4 obusiers de 155mm, à Deux-Jumeaux, Montigny et Formigny.

Ces 24 pièces de campagne étaient sur les crêtes entre la RN13 et la côte, parfaitement camouflées et jamais repérées par les Alliés, ni signalées par la Résistance semble-t-il. Elles étaient reliées par cables téléphoniques enterrés à environ 6 petits postes d'observation
d'artillerie dans les WN côtiers, sous coupole béton (j'ai bien repéré ceux des WN 73, 71, 62). En particulier le soldat Severloh en faisait partie, il avait une MG42 au WN62 était sous les ordres du Lieutennant artilleur Ferking installé au WN 62.

[Il est remarquable que ce WN 62 comportait une quinzaine de soldats de la 3/726 dont Gockel avec sa mitrailleuse Polonaise et les servants des 2 petits canons de campagne de 75, des 2 canons de 50mm, eet des mortiers, 3 soldats de la 8/916 en renforts, et 7 artilleurs pour l'observation des tirs dont Severloh qui avait une MG42, arme de qualité. Au fond l'arme "Artillerie" paraissait confortablement équipée en effectifs et armement, comparée à l'arme "Infanterie". Des effectifs finalement bien disparates et bien maigres pour un des plus importants WN d'Omaha Beach. Tous les autres WN étaient probablement armés de façon aussi médiocre. Cela pourrait expliquer la chute rapide des WN 60, 64, 65, 70 et même la défense médiocre du 73 devant une poignée de Rangers]

Il faut aussi noter l'imbrication compléte des unités d'origine 352ème DI et celles d'origine 716ème DI. Cela ne devait pas simplifier les liaisons mais sur Omaha beach, toutes les compagnies concernées (6 au total de Vierville à Colleville) étaient pour opérations commandées semble-t-il par le Bataillon II-916 à Formigny.

La 352ème division comptait aussi un bataillon du Génie, le "352 Pioneer" à St-Martin de Blagny, qui a contre attaqué au petit matin du 7 juin de Louvières vers Vierville, sans beaucoup de succès.

Il y avait aussi un détachement de chars le PanzerJäger Abteilung 352, avec entre autres à Bricqueville une compagnie de 14 "canons d'assaut" Marder * (canons de 75mm sur chassis chenillés). Ces engins ont été dirigés vers Omaha Beach par Formigny en tout début de matinée, mais ont été retardés par les tirs de la Navy dont les Spitfire d'observation parcouraient la campagne, faisant tirer au 355mm ou au 155mm sur tout ce qui bougeait.Puis rapidement le Général Marcks a fait diriger ces engins vers Bayeux où les chars anglais débouchaient dans la plaine. On ne les a donc pas vus dans nos 3 villages. Seul un Marder est resté détruit sur la route Formigny-Vierville, au bois de Safray, touché peut-être par la Navy ou par un chasseur-bombardier.

On a dit que la 352ème division était en manoeuvre ce jour là. C'est tout à fait inexact.

Il y avait bien un "Kriegspiel" d'état-major à Rennes le mardi 6 juin, réservé aux généraux de division.

Par contre, il s'est bien passé des choses inhabituelles les 3, 4 et 5 juin à St-Lô.Rappelons que la 15ème Armée (au Nord de la Seine) s'était mise en alerte le 3 juin à la réception des messages avec les vers de Verlaine.La 7ème Armée (Sud de la Seine) à Rennes ne fut pas mise en alerte pour une raison indéterminée aujourd'hui, mais le Général Kraiss avait été
informé. Avec son propre 2ème Bureau Renseignement, il avait conclu que l'alerte était crédible (il y avait souvent des mises en alerte de ce genre). Il a pris sur lui de mettre en alerte sa division, prétextant vis à vis de ses supérieurs des manoeuvres. Et il a pris des dispositions particulières.

D'abord il n'est pas parti pour au Kriegspiel de Rennes le 5 au soir, comme tous ses collégues (ils ont dû tous revenir en catastrophe en fin de nuit du 5 au 6 juin, et l'un d'entre eux (le Général Falley, cdt la 91ème Division aéroportée) s'est fait tuer sur la route par un groupe de parachutistes américains dans le Cotentin).

Ensuite il savait que la plage Omaha était un objectif vraisemblable sur son secteur et que Vierville était un point faible, avec une seule compagnie (contre 2 à St-Laurent et 3 à Colleville). Il a donc demandé aux 2 colonels des Régiments 914 et 916 de se rencontrer et d'envoyer des troupes du 914 à Vierville pour renforcer la compagnie 11/726.
Le 914 (Colonel Heyna) avait déja fourni des soldats pour protéger le PC de division, il n'était pas donc très chaud, mais il se rendait bien compte que son flanc droit était menacé si Vierville tombait facilement. Heyna a donc accepté de donner des hommes à Goth, et dans la journée du dimanche 4 juin 90 hommes du Régiment 914 sont venus s'installer dans les WN de Vierville. (Wegner en faisait partie, voir son témoignage).

 

[Sources diverses dont Wikipédia et Y Cordelle]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Mur de l'Atlantique
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Surveillance
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Herissons
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Rommel Inspecte
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